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| Sujet: ||L'honnêteté est une folle qui Aliène ceux qu'elle sert ... ; [On y est presque] Jeu 1 Sep - 16:12 | |
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[spoiler="She Goes Back To Black":022c][img:022c]https://i.servimg.com/u/f48/16/38/13/99/l_bmp10.jpg[/img:022c][font:022c=Calibri][font:022c='][font:022c='][font:022c=Times New Roman]a Grande Salle, son plafond céleste, ses dorures enchantées, ses fantômes qui vous traversent sans le moindre ménagement, vous faisant ainsi joyeusement risquer l’apoplexie doublée d’une crise cardiaque, ses mets rafinés, sa table des professeurs … Mais ?! … Qui est donc cette jeune femme, cette enfant !, aux allures poupines installée à la place du professeur de botanique ? Ses yeux ambrés fixant ses ongles parfaitement manucurés sans se rendre compte qu'une mèche de son épaisse chevelure brune lui barre à moitié de son visage rond largement maquillé, tranchant d'autant plus vivement avec son teint pâle et poudreux. Il inspirait à un tempérament gaulois fermement corrigé par le raffinement, mais qui restait encore suffisamment pour lui laisser cet air qui rend agréable la sournoiserie quand la médiocrité est un manque. Dans sa bouche, les âcres saveurs du vin s'attachant à ses papilles, son regard s'embrume. S'embue de la vapeur mélancholique du passé. Des brumes glacées et presque fangeuses tant elles collent à la peau, laissées trainantes comme des robes de mortes sur les carcasses pourrissante d'arbre à moitié immergé dans l'eau stagnante des marais qui l'avaient vu naître et grandir ...[/font:022c][/font:022c][quote:022c="Love is a Losing Game"]Les marécages sont de bien étranges univers. A la fois troubles et immobiles, en leur entrailles grouillent pourtant nombre de créatures étonnantes, vives et farouches, vivant dans des terres où l’eau se mêlent insidieusement à celle-ci. Apparence et tromperie, qui ne jurerait d’avoir vu ses étranges lueurs à la tombée du jour où sous les augures d’une lune croissante, effleurant l’eau, cachée derrière le brouillard. On les appelle feu-follet, Will o' the wisp ou encore Pwcca. C’est ce dernier que cherche toujours Lysbeth, sur les conseils chuchotés de sa mère, qui faisait de même à son âge. Comme Lizianor avant elle. Oui, les marécages sont sources de mystères depuis l’aube de la conscience de l’homme, et ceux de la famille Of Stuart plus que d’autres. En ce jour d’automne un cri s’élève. Plus strident que celui des corneilles qui, dérangées dans leur sommeil, s’éloignait dans l’orage du ciel en battant à tire d’aile entre les arbres noirâtres et humide de la forêt, il semblait déchirer l’air épaissi des lieux. Dans les lambeaux laissés par les lames sonores, se blôtissait une jeune femme à un arbre, nageant dans une marre de sang que vomissait son abdomen béant. Sa vue se trouble alors qu’une vieille sorcière s’approche d’elle et marmonne quelques incantations en agitant sa baguette. Le travail s’accélèrent, les cris reprennent par-dessus l’essoufflement avec peine, à demi-étouffés par les gémissements de leur créatrice auxquels se joignaient bientôt des pépillemments d’un ton beaucoup plus aigu, étranglé par le froid et la surprise. Aliénor était née. Lizianor, la maîtresse de maison, avait réfuté toute velléité de sa mère de l’emmener à Sainte Mangouste. Tout les Of Stuart étaient apparu en ce monde via les marécages, le dos de leur mère arqué sur ce tronc d’arbre, et cela depuis le premier de la lignée, William, fils du mari de Rowena Serdaigle. Certes, cela paraissait un peu fou mais la vérité était telle, manque de bol pour grand-tata Dame Grise, c’est chez les serpents que la jeune fille fera son nid, se persuada rapidement, et à raison, l’heureuse grand-mère alors qu’elle voyait sa petite fille battre les fourrés de ses pieds nu, indépendante et sauvage reine, remontant l’allée des roseaux bruns et gris agités comme des doigts géants par des bises glaciales. Son éducation se fit à l’aune de ses caprices et au gré de l’indulgence de ses tutrices. Abandonné à la flore et faune environnante, elle cultiva rapidement un amour débordant et irrationnel pour les plantes qui l’entouraient. Hyperactive et malicieuse, on s’étonnait, s’en désolait presque, de la voir assise pendant des heures aux côtés d’un chêne, à inspecter le moindre de ses recoins, à prodiguer des conseils aux vieux jardiniers du village où elle se rendait avec sa mère pour acheter ce qui leur était nécessaire. Elle pouvait s’enfermer dans sa chambre tout le jour durant, d’épais livre de botanique autour d’elle, plus approprié à des étudiants qu’à une petite fille à peine capable de tenir sa fourchette correctement, un calepin recouvert de note et de dessins sur les genoux. Quant à ses manières , c’était bien simple, elle n’en disposait d’aucune, à peine disposait-elle d’un maintien fort peu encensé pour se rattraper extérieurement, à défaut de ne rien plus pouvoir faire de l’intérieur. Point de père pour rectifier ses excès, l’aisance dans l’abus fut vite la maxime de son existence. Point de paternel, jusqu’à huit ans, considéré comme le tabou unique et immuable, l’ombre qui masquait la façade blanche du cottage perdu entre les étangs infestés de moustiques qui constituait leur domaine et résidence. Seul élément le distinguant du facteur : on le savait extrêmement riche et vivant à Londres. Grand bien lui fasse, les trois jeunes femmes se passaient de lui aussi mal qu’il était possible de se le représenter, cependant, personne ne semblait disposé à s’en rendre compte, alors, tant que le bonheur leur était acquis, pourquoi tout bouleverser ? La question posa plus de souci que la réponse lorsque Master Kinglsey, fils de la Vicomtesse Emma Woodhouse pour seule carte de visite, revint en terrain conquit pour récupérer son dû. Lizianor céda rapidement, folle qu’elle était, persuadée d’offrir à sa fille l’opportunité de mener une vie rêvée. Si elle avait sû, pauvre femme …
Alors que l’examen minutieux du vague offert à son regard semblait tout absorber la jeune femme, ses doigts effleuraient délicatement un collier de perle ternie par le temps, qu’un grossier fil de lin semble en relier un quart aux restes de la longueur du bijou. Ôtant brusquement ses mains des nacres, comme brûlées par le contact, il semblait que les petites sphères brillaient faiblement.
- Rehab a écrit:
- Ses protestations étaient vaines, mais qu
’en avait-elle à faire. Elle s’était débattue quand le grand homme à l’allure intimidante prétendant être son père était venu la chercher. L’arracher aux bras d’une mère trop enthousiaste à se séparer d’elle à son goût. La meurtrir dans la chaire et l’esprit. Cela ne lui avait valu qu’une gifle … du moins, le croyait-elle. Jamais Aliénor n’avait connu pareille correction, et elle balbutiait encore à en saisir toute les significations alors que, sa lourde valise à la main, elle disparaissait dans un bruit ténu, signe du transplannage de son patriarche. Ce dernier était venu chercher sa fille, il avait trouvé une sauvageonne, il s’était résolu à en faire l’objet de sa fierté, n’ayant réussi d’autre que son remariage. Il y réussit. L’enfant des marais devint la fille d’exposition. En quelques mois de vie londonienne, on lui inculqua les habitudes exigée par son rang avec rudesse, puis, les jugeant trop ternes, on lava ses cheveux à la chaux avant de les noyer dans le miel et le venin de doxys. Ils devinrent lumineux, translucides et d’une pâleur presque surnaturelle. On serra le corset et noua les rubans, on fit souffrir ses pieds à forces de talons et son esprit à force de leçons. C’était parfait. Elle devait désormais affronter le monde avec les prunelles d’une femme. Parachevant sa transformation, liberticide présent à la sauvagerie insouciante, pour asseoir et symboliser son nouvel état de monstre adorable, chéri et montré à la curiosité de la plèbe mondaine, le collier de perles des Kinglsey, interpellant sacrifice aux apparences. A peine fut-il attaché qu’elle baissait la tête, plus femme et belle alors que jamais, mais incapable d’observer sa déchéance grandiloquente. La suite de sa vie se passa relativement tranquillement, elle, ombre de ce qu’elle était, lui, l’exposant comme un trophée, la prétendant à qui voulait l’entendre pourvue de toutes les perfections, sauf celle d’être heureuse. Soustraite au bonheur, elle rentra à Poudlard avec une placidité bien étonnante. On la jugea modérément douée en tout point, voire catastrophique en métamorphose, ainsi que pourvue d'un manque criant de volonté qui pouvait virer à l'obsession lorsqu'on lui fourrait une batte entre les mains. Et, comme on le savait, les filles obséssionnelles ne sont plus responsable de leur acte. Cependant, ce furent les enseignements des marais qui suffirent à la sauver du déshonneur familial, là où tout avait échoué. D’un niveau particulièrement avancé en terme de botanique, on la conduisit bientôt à sauter une classe en cette matière et à prendre une spécialisation dans cette direction une fois le temps de BUSE et des ASPIC venu. Son père et sa femme, car elle réfutait à l’appeler belle-mère, acquissèrent, gonflé d’orgueil, songeant déjà aux futures noces qui blesseraient les plans du professeur, naïf, leur déclarant tout à fait enclin à prodiguer des lettres de recommandation aux plus hautes facultés de Botanique et Médicomagie.
-Et maintenant, j’aimerais vous présenter la nouvelle enseignante qui va se charger des cours de botanique cette année : le professeur Aliénor Kingsley !
La jeune femme se leva, rejeta ses cheveux sur le côté, un air doux sur le visage que contrariaient des prunelles incendières, gorgées d’acide. Tandis que ses lèvres rouges esquissaient un sourire, la marque blanchâtre au coin de sa commissure droite sembla rayonner, adressant à son visage un charme presque tribal. Elle paraissait jeune, énergique, petite mais élancée, l’élégance de son port se suffisait néanmoins à masquer l’air profondément désagréable qui se dégageait de sa posture raide. Se rasaillant, ses pommettes basses rehaussées d’un rouge coupable alors qu’elle comprenait que les élèves fixaient sa cicatrice.
- Her & Mr Jones a écrit:
Ses études se finirent, marquant le glas des cloches du mariage. Arrangé, évidemment, comment sinon aurait-elle pu se trouver un parti d’une telle importance ? Une Kingsley avec un Jones ! Le mariage de l’année. Les mariés se sont détestés du premier regard. Le jeune homme haïssant ses notes d’impertinence qu’il ne savait apaiser dans les iris de la jeune mariée, cette dernière avec pour devise « irrésistiblement amoureux, c’est emmerdant, irrésistiblement emmerdeuse, c’est amusant » mais trop lacérée pour l’appliquer. Un pacte muet fut signé sans qu'aucun ne manquât à trahir sa parole les quatre années qui suivirent Le serment solennel de ne point s'attacher à l'autre sinon que ce qu'en les rigueurs du protocole l'exigeait. Ils ne s'aimeraient en aucun point, ne s'apprécierait même pas, mais tiendrait les égards qu'on attendait d'eux. Ainsi soit-il, Ainsi soit fait. - "Tears Dry on their Own":
Alors que le bruit des couverts reprenaient ses droits dans la Salle, ce fut un nouvel imprévu qui vint perturber la cérémonie du début d’année. Dans un craquement terrible, l’immense porte cochère tourna sur ses gonds de métal, laissant échapper une ombre pâle et blonde, qui, revêtue d’une robe perle, se précipitait, rougie par l’effort, vers la table, ses lèvres, pétales de rose naissants, s’entrouvrant sur le mot que chacun entendit …-Maman ! - Some Unholy War a écrit:
- Quatre ans. Quatre ans durant lesquels, à défaut de réussir leur mariage, ils étaient parvenus à maintenir une relation plus ou moins stable. Quand le mari partait à ses affaires à Londres, la femme se faisait traitée en domestique par sa belle-mère chez qui elle s’était installée non sans plaintes. La « sauvageonne » qu’on l’appelait. « On » était acariâtre et antipathique avec Elle, car Elle n’avait pas ramené à On une dote suffisante pour couvrir les faibles rentes qu’On lèguerait à son fils cadet. Quatre ans, 48 mois, 208 semaines, 1461 jours … Puis, la fin. L’atroce bonheur de la grossesse. Le contrat de mariage était bouclé, un héritier viendrait promettre une succession. Si seulement, si, maman, si maman d’un garçon elle avait pu être. Car si c’est un successeur qui vivait au sein de son utérus, il devait le partager avec une héritière. Cela ne convenait pas à tout le monde, et, évidemment, quand au bout d’un mois de cohabitation, le petit expira pour que la fille devienne unique, chacun y allât de son présage. Y voyant le signe d’une primauté à la grandeur, son enthousiasme ne fut absolument pas partagé par son mari, père et famille, que celle-ci fut belle ou pas. Outragé, on condamna fermement l’hybris à la descendance : l’avortement était nécessaire à châtier la petite meurtrière.
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