Vagabondant dans le château, seule, comme à son habitude lors des soirées. I Elle n’avait aucunement besoin d’une aide quelconque et devait être seule pour observer les personnes afin de ne pas se faire repérer. Désormais, il était 22 heures passés, et les couloirs semblaient dormir profondément. Du moins jusqu'au passage de celle-ci qui produisait des claquements de chaussures. Vêtue d’un tailleur, d’un slim moulant et de talons, elle ne pouvait réellement être discrète. Mais peu importait car aujourd’hui avait été un jour rempli de trouvailles légendaires qui ensuite, très probablement, seraient connues de tout le monde. Tout le monde savait très bien que Lizzie était presque incapable de garder tout pour elle. Eprouvant le besoin de tout dire et de tout faire savoir dès son plus jeune âge, à son passage, la plupart se taisait et ne disait mot, craignant les foudres de la jeune fille. Ses pas résonnaient dans les longs couloirs vides et déserts par défaut. Son instinct l’amena vers la salle commune des serdaigles. D’après certaines rumeurs, ces temps-ci des choses intéressantes se déroulaient dans leur maison… Personne à l’horizon. Pourquoi ne pas en profiter ? Après tout quand une opportunité se présentait il fallait la saisir ! Elle s’approcha alors lentement de celle-ci, s’apprêtant à dire le « mot magique ». Elle entendit des pas venir d’un couloir adjacent. Ne voulant point se faire surprendre, elle tenta de se cacher, avec un peu trop d’entrain, se prenant le pied dans un objet peut être. Sa cheville se tordit, son talon se brisa et celle-ci s’écrasa phénoménalement par terre.

-AÏE !! Saleté de chaussures !

*Sapristi ! Pourquoi maintenant ?*

Niveau discrétion, parfois Lizzie n’était pas réellement au point, cet instant en était la réelle preuve. Elle se dégagea du passage et s’installa sur le côté afin de ne pas déranger, tout en récupérant son talon brisé. Il ne manquerait plus que ces pas correspondent à un professeur, et la jeune fille se ferait très probablement réprimander, sauf si par miracle elle trouvait une excuse valable et crédible. Elle lâcha un long soupir qui montrait son agacement profond. Elle attendait, impatiente, la venu de l’inconnu éventuel.
Elle souhaitait en finir, et vite. Elel détestait rester dans le doute ,dans l'incertitude. Elle appréciait plus que tout savoir les choses et ne pas rester dans le brouillard. Ses neurones se mirent alors en marche, à la recherche d'une excuse qui face à un professeur, ferait l'affaire.

*Professeur! Vous n'allez probablement croire mot de ce que je m'apprête à vous énoncer et pourtant c'est la réalité! Je ne me sentais pas très bien et j'ai souhaité me rendre à l'infirmerie... Hum non! Professeur, j'ai entendu des bruits et...*

Lizzie se stoppa, ce soir elle manquait cruellement d'inspiration. Tant pis, elle réagirait au moment présent.

La présence était enfin là. Fort heureusement, sa honte serait surement moindre, un professeur aurait surement depuis longtemps demander des explications de sa présence nocturne dans les couloirs du château. Lizzie attendit alors patiemment que l'inconnu engage la conversation. Elle ne comptait pas se retourner. Pas la première, cela aurait fait « tâche ». Elle se trouvait déjà dans une position peu confortable, elle n’avait guère besoin d’un marteau en plus. Durant quelques instants, aucun bruit ne fit surface, laissant le silence pesant de la nuit primait sur tout le reste, Lizzie levant les yeux au ciel, gagnait par l'ennui. Uand enfin se déciderait-il à parler? Enfin la présence prit l’initiative de rompre le silence.

-D'Acewood.

*Un garçon*

- Alors, on viole le couvre-feu ?

*Tout comme toi, mon cher Ludwig*

- Et on ne sait pas marcher avec des talons apparemment.

Rapidement elle tourna son visage vers lui, avec un regard qui en disait long sur ce qu’elle pensait de ses paroles. Lizzie se tourna gracieusement vers le jeune homme afin d’être complètement face à lui. Elle le fixait de ses yeux marron foncés, et qui paraissaient encore plus foncé dans le noir.

-Oh le fameux Schwartz! Je pourrais énoncer la même chose de toi. J’ai appris la triste fin de votre
relation à toi et Aaron ! C’est dramatique ! Déclara-t-elle sur un ton ironique.

Cette rencontre promettait d’être amusante et compromettante. Bon nombre de fois Lizzie avait entendu parler de ce mâle et de son petit ami. Parfois, également, elle les avait observés durant ces heures perdues, bien que rare ils étaient à trouver ensemble. Soudain, une idée lui vint.

-J’aimerais bien te voir à l’œuvre avec des talons.

Sérieuse au plus haut point, celle-ci retira ces talons, se leva lentement et se dirigea vers celui-ci, pour enfin lui tendre la paire de talons, avec un sourire moqueur. Lizzie aimait lancer des défis, mais surtout voir le résultat final.

-Enfin... Si tu en es capable, bien sur, ce que je doute fort.

Le rire cynique de Ludwig disparu bien vite à l'entente du défi proposé par Lizzie. Il contempla alors quelques instants la paire de chaussure avant de la prendre.

- Eh bien ma chère, j'accepte ce défi

Lizzie eut un sourire ravi tandis que le Serdaigle s'asseyait par terre pour mettre les chaussures. Avec un peu de chance, peut être aurait-elle un scoop, qui sait?! Ludwig se mit debout. Évidement, le Serdaigle avait fait honneur à sa Maison en ayant la bonne idée de réparer le talon cassé. La Serpentarde recula, pour admirer la suite avec jubilation. Il tenta une première fois, guère concluante, accentuant le sourire de Lizzie. Le bulgare recommença, marchant dans le couloir pour s'habituer aux chaussures assez hautes. Le claquement des talons mal assurés sur le sol résonnaient fortement dans le vide et Lizzie croisait les doigts pour que quelqu'un débarque et voit le grand Ludwig se ridiculisait. La Serpentarde, s'imaginant la scène, ne put s'empêcher de laisser s'échapper un ricanement excessivement joyeux. Le rêve, juste le rêve! Mais les couloirs restaient désespérément vides et Ludwig revenait vers elle, déjà, semblait- t-il, habitué aux chaussures avec une assurance assez concrète. Se prenant au jeu, celui-ci prit quelques poses, tel un mannequin moldu. Les talons ne lui siégeaient pas à merveille, mais le contraste qu’ils créaient entre ses muscles, ses abdos et ceux-ci étaient assez étonnants.

*Assez satisfaisant pour un débutant !*

Lizzie se souvint de la première fois qu'elle avait du porter ce genre de chaussure. Elle était alors très jeune et avait eu beaucoup de mal mais y était finalement parvenu, avec fierté! Elle regardait Ludwig avec des
yeux ronds, la bouche légèrement entrouverte puis, elle reprit contact avec la réalité en voyant les poses du bulgare. Elle se mit à rire doucement, mettant une main devant la bouche tandis que l'autre entourait son ventre puis finalement, elle craqua, transformant ses légers gloussements incessants en un fou rire. Elle du s'appuyait contre le mur pour ne pas tomber, tellement elle riait, prise d'un fou rire incontrôlable. Elle retrouva finalement son sérieux, au bout de 5 minutes, s'approchant de Ludwig, une main qu'elle tendait pour récupérer ses escarpins.

-Et bien je dois dire que tu m’impressionnes ! Je sais désormais quel présent te faire pour ton anniversaire !

Lizzie souriait, elle n’avait guère l’habitude de voir un garçon marchait avec des escarpins, et la scène était assez humoristique.

-Enfin de compte, tu me sembles un garçon tout à fait sympathique…

Il retira les escarpins de la jeune fille afin de les lui rendre. Celle-ci les balança par terre, souhaitant les remettre plus tard quand son mal de cheville serait passé. Le jeune bulgare se positionnait alors à son tour sur le mur d’en face, dans la même position que la jeune
fille.

- J'aime pas ce mot "sympathique"...J'ai l'imprrression d'êtrrre comparrré à la populace, dit Ludwig d'un ton las.

C'est un mot beaucoup trrrop commun.
Interloquée, Lizzie regarda le jeune homme d’un air surpris. La jeune fille débutait un éloge, et tout ce qu’il trouvait à déclarer était un reproche ? Il ne se rendait décidément point compte de la chance qui venait de lui être attribué quelques secondes plus tôt.

- En tout cas, j'espèrrre que t'as prrrofité, je ne ferrrais pas ça tous les jourrrs.

Oh oui, elle en avait largement profité de ce spectacle si rare. Le jeune homme l’avait quelque peu impressionné, la plupart des personnes a qui elle avait proposé de relever ce défi s’étaient rapidement défiler,
beaucoup trop attaché à leur amour propre, probablement et ne voulant parcourir les couloirs à l’encontre des autres. Malheureusement pour ceux-ci, c’est ce qui la plupart du temps se produisit. Lizzie détester
que l’on refuse ses défis, et donc en contrepartie, se venger à sa manière, qui était plutôt efficace.

-Monsieur Schwartz est exigeant. Le bulgare aimerait-il être distingué ? Est-ce que l’expression « Votre compagnie m’est plus agréable que je ne le croyais» te sied mieux à l’ouïe ? Oh mais je n’en attendais pas moins de toi !Tu remontes dans mon estime cher Schwartz.

Lizzie semblait amusé par cette situation. Quoi de plus marrant que d’assister à un défilé d’un jeune homme charmant marcher avec des escarpins, avec comme spectateur juste votre personne ? La jeune fille se laissa glisser contre le mur pour enfin arriver en position assise par terre. Elle lâcha un soupir de fatigue, puis ferma les yeux durant quelques secondes.

-Sinon, comment vont les divines idylles du coté Schwartz ?

Lizzie ne perdait jamais une seule seconde pour savoir les derniers évènements. S’ils ne venaient pas à elle alors se serait-elle qui viendrait à eux. Elle trouverait toujours une solution pour être au courant, quoiqu’il arrive.

Le bulgare avait l’air enchanté par les paroles de Lizzie. Elle en déduisait que les paroles lui convenait mieux. Apparemment le jeune homme appréciait le langage soutenu et courtois. Ils avaient au moins tous deux un point commun. Tous deux possédaient leur façon de parler.

- Ah, effectivement cela me convient beaucoup plus, bien que je crrroyais ne plus pouvoirrr monter dans ton estime, étant donné que j'étais déjà au plus haut !

*Pardon ?*

Lizzie ne put retenir un rire ironique. Stupéfaction, le jeune bulgare ne se surestimé pas un peu trop ? Qu’est-ce qui lui disait que celui-ci se trouvait au plus haut dans son estime ? Il ne la connaissait vraiment pas assez. Personne ne pouvait atteindre le sommet dans son estime, hormis ses amis. Personne ne pouvait dépasser la barre des 30%. Si le cher Schwartz désirait augmenter dans son estime, il lui restait bon nombre de miles à faire. Certes celui-ci venait de gagner quelques miles, mais tout de même pas au point d’être au sommet !

-Tu possèdes là un humour bien particulier.

- Maaal.
Avec Aarrron c'est fini, et d'aprrrès de minces rrrumeurrrrs il a déjà rrretrrrouvé quelqu'un. Enfin, aprrrès je n'en sais rrrien, c'est toi la spécialiste des rrrumeurrs.

*Très juste*

-Effectivement, je suis connue pour être la spécialiste. D’ailleurs, tu me surprends. Tu entames une première partie mince de confession envers moi, alors que je suis connue pour être la pire des vipères ? Aucune peur ne s’empare de toi ? Je pourrais éventuellement les répéter... déclara-telle d’une voix douce et lente. L’envie de savoir qui est cette personne ne te démange pas ? A moins que son identité ne t’ait déjà été communiquée…

Lizzie jouait avec ses cheveux détachés et légèrement ondulés. Depuis combien de temps étaient-ils là, tous les deux dans ce couloir, à parler? Depuis probablement déjà un bon quart d’heure. Quand la discussion prenait place, Lizzie perdait toute notion de temps, ce qui l’amenait parfois à discuter durant de nombreuses heures. Mais la vie était faite pour cela. Parler, découvrir et profiter. Schwartz n’était peut être pas un garçon si peu fréquentable enfin de compte…