Only Madness knows my name - part 2

Mangemort

*Une fiction. Une fiction.*

A peine si elle entendit du bruit derrière elle. Elle se sentait étrangement sereine. Elle fixait un cadavre sans nom, son oeuvre. Un corps organique en pâture à la putréfaction.

Qu'est-on censé ressentir, après avoir tué un homme ?

Entre elle et Amber s'était posté un grand Serdaigle marqué, qui appliqua la marque des ténèbres au ciel, que la Serpy observa d'un regard fasciné, sans se rendre compte des parole ou des gestes échangés entre Wood et Amber. Vert luminescent, ondoyant, défiant la lune. Ils semblaient tous être des cadavres, sous cette lueur...

Vanité. Le temps ne s'arrête pas, qu'importe que ce soit aujourd'hui ou demain...

- Reviens vite.

Amber l'embrassa sur la joue, et ses yeux ambres se plongèrent dans le regard vairon de la Serpentard, une dernière fois. Elle ne lui tournait pas le dos, non, hormis physiquement... Elle la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle ait disparu par l'embrasure, fixant les ténèbres en espérant la retenir encore un peu...

Elle fut brutalement arrachée à sa contemplation par une violente pression sur son bras. Le peloton d'exécution ? Non, elle n'avait pas encore accompli Sa tâche. Ce n'était que Wood, qui la tirait hors du lieu funeste, si facilement repérable.

-Tu me le paieras Alice.

De quoi parlait-il ? Aucune idée, et elle s'en moquait. Il était l'heure de mettre les voiles, elle savait juste qu'il n'était là que pour la guider. Signe que Davidson avait reçu son hibou...

*Ne nous oublie pas. Nous sommes tout ce dont j'ai besoin, ne t'inquiètes pas.*

Forme immatérielle, Mais Il ne l'avait pas abandonnée, non, il ne l'abandonnerait plus, n'est-ce pas... ? Elle regardait comme de l'extérieur son corps dévaler les escaliers en direction des cachots, traverser les couloirs vides. Passer devant cette porte tant convoitée, désormais ornée d'une plaque dorée du plus mauvais goût. Si elle s'était écoutée, elle se serait peut-être attardée dans cette pièce où tout avait commencé...

Cette lettre...
Son père qui ne voulait pas de cet avenir pour Lui...
Et Lui... Qu'aurait-Il voulu, pour elle, en réalité ?...

*Ne nous oublie pas.*

"Je veux seulement que tu m'aimes..."
Non, elle ne pouvait l'oublier, à aucun moment. C'était l'idée de Son existence avortée qui guidait ses actes...

Un geste mal orienté vers le mur où se dissimulait l'entrée de sa salle commune, Un ton un peu trop arrogant pour un simple sous-fifre à sa solde.

- Magne toi, on n’a pas toute la vie devant nous.

Quelques minutes seulement... Quelques dizaines de minutes, pour le remettre à sa place. Pour l'instant elle avait besoin de lui pour se sortir d'ici. Un regard chargé de mépris, lever son menton dans son habituelle attitude arrogante. Elle se dirigea finalement vers le pan de mur dissimulant la porte de la salle commune, murmurant le mot de passe en caressant la pierre du bout des doigts. "Parricide involontaire". C'était lui qui l'avait choisi... La pierre s'évapora, et elle rentra. Quelques élèves s'y attardaient, mais la plupart étaient dans leur salle commune. Seule, elle commença à sentir les battements de son coeur s'accélérer... Le dortoir.

*Je ne nous oublierai pas, tu es tout ce qui compte.*

A peine s'était-elle engagée dans l'escalier qu'un bruit strident retentit, évoquant des cris de Banshee. Elle ne s'arrêta qu'un instant, l'analysant immédiatement. Une alarme. Accélérer le pas, pousser la porte du dortoir vide, courir vers sa malle, au pied de son lit... Se raviser, et se tourner vers son lit, soulever son matelas et en extraire cette boite... La caresser amoureusement.

*Je ne nous oublie pas.*

Réduite d'un sortilège, elle la dissimula dans son corsage, au plus proche de son coeur éteint. Un large mouvement de bras accompagné d'un "faislamalle" informulé envoya valser ses affaire dans la grande valise d'une autre époque face à laquelle elle se tenait.

Mais quelque chose clochait.

*Derrière toi.*

Elle l'avait sentit aussi. Elle n'était plus seule, malgré l'alarme et les efforts de l'intrus pour rester silencieux. Sans se retourner, elle pointa une dernière fois sa baguette sur sa malle, réduisant sa taille.

Avant de se retourner lentement, baguette fermement tenue par sa main gauche pointé sur lui.

- Eh bien, O'Farrell... On profite de l'absence des filles pour assouvir ses fantasmes dans leurs tiroirs à sous-vêtements ?

Serpentard

Que c'était bien quand même de pouvoir profiter du canapé tout entier quand personne n'était là pour vous éjecter. Ce qui était génial surtout, c'était de pouvoir en profiter pleinement sans que personne ne vous dérange. L'avantage d'être Préfet sans doute, en y ajoutant le fait qu'il soit l'un des plus séduisants Serpentard aussi, ça jouait dedans également. Il n'y avait pas grande monde dans la salle commune, la majorité des élèves étaient encore en train de manger. Kieran avait les yeux posés sur le plafond, quand une silhouette familière traversa à toute vitesse la pièce. Se stoppant brusquement dans sa brève contemplation, le jeune homme se releva brusquement, s'appuyant sur l'accoudoir du canapé pour se relever.

Bizarrement il avait la vague impression qu’elle faisait tout pour ne pas être aperçu et qu’elle marchait assez précipitamment. Trop curieux de savoir pour quelles raisons il la suivit discrètement. Et visiblement, Alice se rendait dans les dortoirs, en même temps il n'y avait pas vraiment d'autre endroit.

Et alors qu'il prenait les escaliers menant aux dortoirs des filles, une alarme stridente se mit à retentir brutalement.

*P.tain c'est quoi ?*

Le jeune homme avait par réflexe posé une main sur une oreille, s'arrêtant un instant il se demandait si ça n'était pas mieux de redescendre pour voir ce qu'il se passait. La sonnerie était tellement assourdissante, qu'il devait obligatoirement y avoir une raison importante pour qu'elle retentisse ainsi. Mais l'envie de voir ce que la Serpentard tramait était plus forte. C’était suspect, déjà qu’elle n’était pas digne de confiance et surtout après tous les coups qu’elle lui avait fait sans ajouter cette tentative de meurtre sur un Mangemort. Il était pratiquement impossible pour le Préfet de la laisser sans surveillance. Discrètement le jeune homme se glissa derrière la porte du dortoir pour essayer d’entrevoir ce qu’elle faisait à travers l’embrasure.

*Elle fait ses valises ?*

Poussant le plus doucement possible la porte, le jeune homme se posta tranquillement dans l'entrée bras croisés. Et ce fut très rapidement qu'Alice remarqua sa présence, baguette tendue droit sur lui par réflexe.

- Eh bien, O'Farrell... On profite de l'absence des filles pour assouvir ses fantasmes dans leurs tiroirs à sous-vêtements ?

Rire sarcastique. Elle avait de l'humour, c'était amusant.

-Eh bien ! Notre ex-Préfète serait-elle en train de nous quitter ? s’exclama Kieran en ignorant volontairement sa réplique.

Cela faisait assez longtemps qu’il ne l’avait pas entrevu, et à vrai dire son côté arrogant et méprisant lui avait peut-être un peu manqué. Et au moins, il était sûr qu’ils ne seraient pas dérangés, tous les élèves étaient dans la Grande Salle et les professeurs également. Ainsi donc quelle meilleure occasion pouvait-il trouver pour lui faire payer l’affront qu’elle lui avait fait subir le dernier soir où ils s’étaient tous deux confrontés. Et même le voluptueux souvenir qu’Alice lui avait volontairement laissé ne lui faisait trouver cette défaite qu’absolument insupportable. Enfin il n’empêche qu’il l’avait bien gardé, pour des raisons qu’il ignorait totalement, si ce n’est qu’il s’amusait à voir baver ces idiots de pote de dortoirs devant ce trophée immérité.
C’était comme qui dirait le moment opportun qui s’ouvrait à lui.

*Parfait.*

Le Serpentard s'avança de quelques pas, vérifiant en même temps que sa baguette était bien dans la poche de son jean.

- Tu t'enfuis ? déclara-t-il su un ton moqueur.

Mangemort

Elle le vit plus qu'elle ne l'entendit pousser un ricanement qui ne l'étonna pas. L'alarme stridente semblait ne pas vouloir s'arrêter, et Alice espérait qu'elle n'ait pas le moindre effet soporifique secondaire...

- Eh bien ! Notre ex-Préfète serait-elle en train de nous quitter ?

*Perspicace. Ne reste pas là. Débarrasse-toi de lui, dépêche-toi !*

Elle le conservait dans son champ de mire tandis qu'il s'avançait légèrement. Elle n'avait jamais vraiment su si elle l'appréciait ou pas, mais le moment n'était pas à ce genre de question : il était entre elle et la sortie, et même si l'alarme l'empêchait de se concentrer, ses voix et son instinct de préservation le désignaient comme une cible privilégiée.

*Dommages collatéraux. The aftermath is secondary.*

- Tu t'enfuis ?

Ton sarcastique.

*Okay, Sweet Raven, je te déteste.*

Décision prise en une seconde de battement, le visage de la jeune fille se durcit instantanément. Il arborait désormais la double étiquette "obstacle" et "indésirable"... Elle réfléchissait à toutes les solutions dont elle disposait, en commençant par les plus folles, l'esprit altéré par le bruit oppressant et sa propre pression à gérer. Évidemment, elle pouvait laisser sa malle là, et partir en courant en espérant qu'il ne l'arrêterait pas... Utopique. Se servir de ses capacités, vite, de préférence avant que l'alarme ne s'arrête pour conserver l'effet de surprise...

*Fais diversion.*

- Ce serait peut-être plus valorisant, la fuite, tu ne crois pas ? Son ton était incroyablement froid, dénotant clairement son déplaisir à perdre du temps avec lui. J'avoue être surprise que ce ne soit pas encore parvenu à tes oreilles, mais Lockwood et Lauréana m'ont... Priée de vider les lieux. Avant l'aube, dois-je préciser...

Sa voix se chargeait d'amertume au fur et à mesure qu'elle prononçait ses paroles. Bras toujours tendu, ses yeux se plissant progressivement. Oui, quelque part, elle aurait préféré la fuite...

Elle se baissa lentement pour récupérer sa malle, réduite à la taille d'une trousse d'école, qu'elle rangea dans le sac en bandoulière qu'elle portait habituellement pour aller en cours. Sans le quitter des yeux, ni de sa baguette.

- Tu comptes piquer les pompoms de Sherry et me suivre jusqu'à la sortie ?

Ton moqueur, légère pause, et au moment où l'alarme s'arrêta...

*Maintenant !*

- Pétrificus totalus !

Sans vraiment vérifier s'il l'avait dévié ou non, Alice s'élança vers la sortie. Elle avait déjà été trop longue...

Serpentard

Ho ho, amusant. Il avait réussi à énerver son ex Préfète, à l’entente de sa dernière réplique le visage de la jeune fille s’était automatiquement assombrit.

*Mais que ça s‘arrête leur alarme bordel ! *

Impossible de se concentrer avec un tel boucan. Surtout que ça faisait maintenant plus de cinq minutes qu’elle durait. Le Serpentard se demandait bien pour quelles raisons il y en avait une.

- Ce serait peut-être plus valorisant, la fuite, tu ne crois pas ? Répondit-elle sur un ton prodigieusement glacial.

*Donc tu ne fuyais pas… hum…*

J'avoue être surprise que ce ne soit pas encore parvenu à tes oreilles, mais Lockwood et Lauréana m'ont... Priée de vider les lieux. Avant l'aube, dois-je préciser...

C’était au tour du Serpentard d’être surpris, il ne savait pas s’il devait se réjouir, sauter de joie ou être déçu, pas au point d’être triste non plus mais c’était proche. Il faut dire qu’elle était la seule personne qu’il détestait le plus et qui arrivait pourtant à apprécier par le fait qu’elle l’avait toujours « divertit ». Ce qui pouvait être très paradoxale en soit, certes.
Kieran était maintenant en train de chercher les raisons de son renvoi immédiat. Sa déduction fut assez rapide. La tentative de meurtre sur Sheffield pouvait être la seule raison. Au fur et à mesure qu’elle avait déclamé la cause de son départ, il n’était pas difficile de voir à quel point l’animosité l’étreignait. Tandis que pour le Préfet, c’était assez déroutant, encore un peu et il en voulait presque à ces deux directeurs. Et à vrai dire il n’arrivait même plus à réagir, sa plus grande rivale était en train de récupérer sa malle préalablement rétréci et qu’elle avait ensuite rangé dans un sac en bandoulière.

- Tu comptes piquer les pompoms de Sherry et me suivre jusqu'à la sortie ? Ajouta-t-elle sur un ton narquois.

*Ah ah comique en plus maintenant…*

Alice était sur le point de partir tiens. Kieran posa discrètement sa main sur sa poche, tâtant sa baguette. L’alarme s’arrêta soudainement. Et c’est sans surprise qu’il vit son antagoniste brandir sa baguette sur lui:

-Pétrificus Totalus!

*Complètement tarée!*

Bon sang, heureusement que le Serpentard avait eu le réflexe intelligent de se jeter sur la gauche, évitant ainsi de justesse son sort.

*Merci Seigneur ! Bordel j’ai failli me faire avoir une fois de plus quoi!*

Il s’en était fallu de peu, encore un peu et il se serait retrouvé en statut, peut-être toujours aussi sexy mais tout de même, elle se serait enfui du coup. Hors de question cette fois-ci qu’il la laisse filer aussi facilement. Alice avait réussi à le faire enrager, Kieran n’avait plus du tout l’intention de lui laisser la moindre parcelle chance de s’échapper.

L’heure était à la revanche.

*Et que tu le veuilles ou non, je te lâcherai pas tant que je n’t’aurai pas fait payer ce que tu m’as fait. Même si ça doit durer jusque l’aube.*

Evidemment il ne pensait pas qu’il mettrai autant de temps, quoique c’était leur dernière confrontation, autant profiter de la situation et faire durer un peu le plaisir de se retrouver face à elle.

Sans attendre, baguette tendu droit sur elle, le jeune homme lui lança sans aucun scrupules un expelliarmus pour la propulser assez brutalement contre un mur.

-Tu ne t’imaginais tout de même pas que j’allais te laisser partir comme ça sans rien dire ? Vociféra le jeune homme en lui prenant avec force son poignet droit pour l’attirer vers lui.

Kieran était hors de lui, c’était plus qu’inconcevable qu’il se fasse battre par elle une nouvelle fois. Alice était sa plus grande rivale. Il avait beau avoir une assez grande estime pour elle, il ne pouvait pas supporter ses deux dernières défaite face à elle. Avec Jake, ils étaient les deux seuls personnes qu’il considérait comme ennemis.

Il ne la lâchait pas du regard, resserrant fermement l’emprise qu’il avait sur son poignet pour ne pa slui laisser le loisir de s’enfuir avant d’ajouter:

-Peut-être que tu as été renvoyé, mais je ne crois pas que ce soit la seule raison pour laquelle tu es pressée et que tu m’as attaqué, déclara-t-il froidement. T’essayes de me cacher quoi au juste ?

Mangemort

La porte était restée entrouverte. Une dizaine de mètres, juste une petite dizaine de mètres... Mais ses pieds s'arrachèrent au sol, sa baguette à sa main gauche malgré ses efforts pour la retenir, et son corps frêle alla heurter violemment le mur, entre deux lits, lui faisant finir sa course à terre, dos à la pierre humide du cachot.

*Ta baguette ? Derrière lui...*

Il se rapprocha d'elle en deux grandes enjambées, saisissant brutalement son poignet osseux pour la redresser...

- Tu ne t’imaginais tout de même pas que j’allais te laisser partir comme ça sans rien dire ?

*Si, précisément...*

Alice s'abstint de répondre, un sourire en coin sarcastique comme seul argument à son silence - et à sa fureur transparente. C'est vrai qu'il avait une sévère humiliation à lui faire payer. Mais le temps n'était plus à leurs joutes mesquines, il avait laissé passé sa chance. Un vague pensée évoqua Jake trépignant dans le couloir. Elle ne doutait pas qu'il tenterait d'entrer dans la salle commune des verts et argents si elle se montrait trop longue...

Sa rage semblait se développer progressivement, et elle sentit ses doigts se resserrer sur son poignet après un geste inconscient de sa part, qu'il prit sans doute pour une tentative d'évasion. Se concentrer, trouver un moyen de récupérer sa baguette...

*Obstacle encombrant.*

Elle sentait, comme en sourdine, s'élever dans son âme une colère sourde qui n'était pas la sienne, et qui lui réchauffa étrangement le coeur.

- Peut-être que tu as été renvoyée, mais je ne crois pas que ce soit la seule raison pour laquelle tu es pressée et que tu m’as attaqué. T’essayes de me cacher quoi au juste ?

Comme par réflexe, Alice éclata de ce rire enfantin inadapté à la situation, angoissant, qui résonnait lugubrement contre les parois humides du cachot. Une bonne minute, comme si elle était absolument incapable de l'interrompre... Finalement, les larmes aux yeux de son hilarité injustifiée, elle reprit peu à peu son souffle...

- On pourrait remplir la bibliothèque de cette école si on devait coucher sur papier tout ce que je te cache...

Elle n'avait pas beaucoup d'options. Elle pouvait toujours essayer de rivaliser à la moldue sur le plan physique, entre l'option coup de genou bien placé ou l'arrachage de baguette, mais ça relevait tout de même de l'utopie, considérant qu'il devait faire le double de son poids actuel...

Il ne la quittait pas des yeux. A croire qu'elle allait disparaitre s'il détournait le regard... Elle se surprit à suspendre sa réflexion en se perdant dans ses yeux bleus sans fond. La lointaine corde vibrante de colère qu'elle sentait résonner sous son crâne se fit silencieuse. Comme s'Il s'était absenté, brusquement... Et la pression qu'il exerçait sur son poignet devint subitement très érotique. Et l'alarme stridente se réenclencha... Son regard s'illumina d'une toute autre sorte de provocation. Resserrant le poing, contre toute attente, elle colla son corps trop maigre à celui du jeune homme, avec urgence, consciente de sa folie et du temps précieux qu'elle perdrait sans aucun doute.

Ses lèvres furieusement soudées aux siennes. Sa main libre dans son propre dos, comme pour lui indiquer qu'elle ne feintait pas - pas cette fois-ci...

Le reverrait-elle ailleurs que sur un champ de bataille ? Il était de notoriété publique qu'il envisageait la carrière d'auror... Murmure tout contre ses lèvres, à peine audible sous l'alarme stressante, qui résonnait en elle comme un rappel de l'inaliénabilité de l'écoulement du temps. Du temps nécessaire à la fuite, et du temps qu'elle pouvait encore accorder à son meilleur ennemi...

- J'ai assassiné un homme, et je ne regrette rien... Crois-tu que je te manquerais, Sweet Raven ?

Serpentard

Ce serait mentir que de dire que son rire si caractéristique à elle ne lui avait pas manqué. Angoissant, et si enfantin, comme si elle était une enfant qui venait d’être pris sur le fait et qui trouvait la situation plus amusante qu’autre chose. Effrayant quand même. Contrairement aux dernières fois où il l’avait entendu rire de la sorte, ce rire résonnait davantage et était encore plus long.
Kieran leva un sourcil perplexe, ne voyant pas vraiment en quoi ce qu’il avait dit pouvait pousser à une hilarité pareille. Ou peut-être était-ce plutôt à cause de ce qu’elle avait fait et qu’il ne savait pas. Du moins pas encore. Finalement ce fut au bout d’une bonne minute sans doute, que la Serpentard se stoppa, les larmes aux yeux.

- On pourrait remplir la bibliothèque de cette école si on devait coucher sur papier tout ce que je te cache...

Ah ah. Non mais ce qu’il voulait savoir c’était ce qu’elle dissimulait à ce moment même et non tout son passé. Même si ça pouvait être intéressant. Que faire ? Que dire ? Si ce n’est qu’il continuait à la dévorer du regard quasiment comme s’il ne voulait pas qu’elle parte maintenant. Tandis qu’à son tour Alice s’était soudainement stoppée dans son regard. Et Kieran qui ne lâchait pas cette pression qu‘il avait sur son poignet. Les prunelles de la Serpentard s’illuminèrent tout à coup, tandis que l’assourdissant alarme reprenait de plus belle. Son regard vairon si magnétique s’était agrandi.

Et l’inattendu arriva.

Alice s’était brusquement élancée contre lui, s’emparant furieusement de ses lèvres. Et lui, hésitant entre méfiance et se laisser aller, finit par y répondre avec la même ferveur, quand il vit sa main se poser derrière son dos. Que cherchait-elle exactement à lu montrer ? Il ne savait pas.

*Sa baguette est pas derrière son dos ? Ah non…*

Se desserrant un instant de ses lèvres sans pour autant s‘éloigner du visage du jeune homme, elle lui murmura :

-J'ai assassiné un homme, et je ne regrette rien... Crois-tu que je te manquerais, Sweet Raven ?

Fichu alarme, imaginez la concentration immense que Kieran avait du déployer pour comprendre ce qu’elle venait de lui dire. Il ne voyait pas de qui il parlait par contre. Il lui avait bien semblé qu’elle avait tenté de tuer Sheffield et qu’elle n’avait pas réussi. Donc de qui elle parlait ? Bref, il s’en foutait un peu en réalité, la deuxième partie de sa réplique était bien plus intéressante en fait.

C’était bizarre, étrangement toutes les tensions qui régnait en lui s’étaient comme envolées. Comme s’il cherchait autre chose tout à coup. Quelque chose de plus sensuel.

L’attraction. L’envie. Désir.

Comme si il venait de réaliser vraiment qu’il s’agissait surement de leur dernière confrontation et qu’il voulait changer ses premières intentions.

Sa main qui lâchait doucement son emprise pour la glisser furtivement sur la jambe droite de la Serpentard et de remonter sa main comme une caresse le long de sa frêle jambe.

-Ma première et seule vraie plus grande ennemie risque surement de me manquer en effet, lança-t-il tout en la tirant contre lui violement, ajoutant une touche de charme à son geste en repoussant une mèche gênante d’un coup furtif de la tête.

Kieran était maintenant corps à corps à Alice, il déposa un baiser furieux sur ses lèvres tout en l’entrainant pour ainsi poser leur deux têtes sur le matelas le plus proche. Il ramena sa Préfète sur lui pour ainsi lui donner la place dominante une fraction de seconde, voulant se servir de l’élan produit pour ainsi faire une roulade sur le lit et reprendre la place supérieure. Tout en restant sur elle, il reprit son baiser en saisissant son visage d'une main, l'autre se promenant furtivement sous sa chemise pour arriver jusque sa poitrine.

C'était tellement paradoxal. Se mettre à désirer celle que l'on détestait. C'était comme si il était plongé dans un autre monde, comme si son corps et ses pensées étaient les siennes sans l'être réellement, comme si une partie de lui voulait la briser comme à chaque fois qu'il la voyait et l'autre parti qui lui disait de répondre à ses désirs charnels. Était-ce le juste éveil des désirs ou bien la réalité qui l’avait changé ainsi… ? Quoique ce fut, il était comme ensorceler par l’ ébriété, brutalement bien prononcée, comme si elle l'y avait aidé sans le vouloir. Et qui lui laissait alors le loisir d'avoir des nouvelles idées dans la tête.

-Pourquoi tu étais pressée au fait ? Je croyais que tu devais partir qu'à l'aube, lui murmura-t-il sur un ton narquois aux notes quelques peu sensuelles.

Mangemort

Le garçon resta un instant interdit, soit qu'il hésitait sur le comportement à adopter face à sa déclaration, soit que cette dernière l'ait simplement figé. Elle leva ses yeux dépareillés pour les planter dans les siens, presque par provocation. Elle ignorait absolument pourquoi elle lui avait balancé cette vérité à la figure. Sans doute parce que la prochaine fois qu'ils se croiseraient, si prochaine fois il y avait, elle ne pourrait pas s'en tirer aussi facilement, chacun campé dans ses convictions opposées... Sans doute qu'aucun d'entre eux ne cèderait, le moment venu.

*Et s'il se trouve au bout de ma baguette - tu n'hésiteras pas une seconde. Non. Et ça me fera pas plaisir.*

La pression sur son poignet se relâchait, elle le regretta presque. Mais il ne la laissa pas fuir pour autant, sa main s'étant déportée sur sa jambe, qu'il caressa lascivement sur toute sa longueur, avant de ramener brutalement son corps frêle contre le sien.

- Ma première et seule vraie plus grande ennemie risque surement de me manquer en effet.

*Ne crois pas que ce soit réciproque, Sweet Raven. Ne le crois pas une seule seconde.*

Une lointaine vibration d'incompréhension qui ne lui appartenait pas se fit brièvement sentir, étouffée par les lèvres d'O'Farrell qui s'étaient emparées rageusement des siennes, tandis qu'ils reculaient... Qu'il la fit reculer jusqu'au lit le plus proche, au mépris de sa propriétaire - Violette Lascour, si les souvenirs d'Alice étaient encore fiables dans une telle situation...

*Crois-tu que c'est le moment ?...*

La refouler, conserver le contrôle. Elle n'était plus la meurtrière de Battistelli, au moins pour quelques dernières minutes... L'alarme lui vrillait les tympans. Son pouls s’accéléra. Il était au-dessus d'elle, l'embrassant à nouveau, lui tenant le visage d'une main ferme, comme pour l'empêcher de se dérober et de s'enfuir... son autre main , trop chaude, s'aventurant sous sa chemise, frôlant sa peau avec délicatesse pour finalement s'échouer sur son sein gauche. Mais sa main était trop chaude pour qu'elle puisse se perdre dans ces autres bras tant désirés à nouveau. Elle ouvrit les yeux. Les siens étaient toujours clos...

Ça n'avait pas le moindre sens, non, et Jake l'attendait dans le couloir, et son parasite psychologique tentait de reprendre le dessus sur sa volonté propre, et bientôt le cadavre serait découvert, sous la lumière blafarde de la marque. Il rouvrit ses yeux bleus sans fond, si différents des Siens. Elle aurait du fuir, mais elle ne s'expliquait pas cette attractivité... Elle ne se l'était jamais expliquée. Murmure lascif.

- Pourquoi tu étais pressée au fait ? Je croyais que tu devais partir qu'à l'aube.

L'alarme s'interrompit à nouveau, rendant évident le souffle devenu saccadé de la jeune fille. Saccadé par le désir et par l'urgence...

- Je préfère fuir avant qu'ils ne choisissent entre Sainte Mangouste et Azkaban pour mon futur internement...

Elle se redressa en position assise, il suivit le mouvement. D'un geste mal assuré, elle défit la ceinture qui retenait le pantalon du jeune homme.

- Avoue que ça te plait, de savoir que je suis une réprouvée...

Le pantalon tomba, et elle se débarrassa de son collant.
Pas le moindre sens. Absurdité totale. Sans doute était-ce pour cela que ça se produisait...

Spoiler:

Alice s'écarta brusquement du Serpentard, tandis que la troisième alarme prenait fin, tout comme prenait fin leur parenthèse incohérente subite. Elle ramassa sa baguette égarée sur les draps défaits et la lança à l'autre bout de la pièce, avant de saisir la sienne toujours au sol et, enfin, d'arranger sa tenue en vitesse.

*Tu as perdu bien trop de temps, idiote, estime toi heureuse s'ils ne te tombent pas dessus !...*

Elle pointa sa baguette, tenue de la main gauche, sur le jeune homme toujours étendu sur le lit, indifférente à ce qu'il pouvait ressentir face à la brutalité de son changement de comportement. la manche relevée de sa chemise laissait apparaitre les cicatrices témoins de son lien de sang avec Amber... Son visage exprimait une certaine détermination, mais ce fut avec une voix douce, teintée de mélancolie, qu'elle s'adressa à lui.

- La prochaine fois, Sweet Raven...

*Ne nous oublie pas.*

Elle s'interrompit, portant une main paniquée à sa poitrine tout juste recouverte par sa chemise à moitié ouverte, le regard brusquement bouleversé. La boite miniaturisée était sur le lit, et elle la récupéra d'un accio informulé, avant de la remettre à sa place initiale.
Reporter son attention sur le garçon, mais elle avait perdu le fil. Elle lui lança un regard incertain, baguette toujours pointée dans sa direction...

- Si l'on doit se confronter à nouveau, je préfère que tes performances ne soient pas parasitées par ces souvenirs qui n'ont pas lieu d'être...

Elle le considéra un instant. Et lui accorda un très petit sourire d'excuses.

- Je n'espère pas te revoir, en fait... Oubliettes.

Avant de se hâter de saisir son sac laissé à terre, et de quitter la pièce, en achevant de reboutonner sa chemise froissée... Salle commune vide. Couloir vide. L'alarme se réenclencha quand elle rejoignit Jake dans le couloir humide...

Serpentard

L’alarme s’était de nouveau arrêté. Alice avait la respiration presque discontinu. Peut-être parce que le temps lui était compté.

- Je préfère fuir avant qu'ils ne choisissent entre Sainte Mangouste et Azkaban pour mon futur internement...

*Hum hum…*

Pas le temps de réfléchir ou de songer sur ce qu’elle avait fait. La jeune fille se redressa, par automatisme Kieran fit de même, rapidement elle se débarrassa d’une geste mal assuré de la ceinture qui retenait le pantalon de jeune homme.

- Avoue que ça te plait, de savoir que je suis une réprouvée…

Sourire sarcastique aux lèvres pour seule réponse, bien sur que ça lui plaisait, après tout il ne l‘aimait pas dont qu‘elle soit ainsi condamné à fuir ne pouvait que le faire jubiler. Même si d’un côté il se demandait si il l’a reverrait après mais bon.

Leur attraction mutuelle immédiate avait de nouveau fait surface. Mais cette fois-ci elle avait fait preuve de plus de liberté. Pourquoi maintenant ? Aucun des deux ne le savaient. Mais ce désir violent et dévorant inadéquat avec cette situation de conflit était là.

Spoiler:

Comme piquer par une guêpe, Alice se retira précipitamment du jeune homme, qui ne comprit pas vraiment pourquoi. Ah si. Elle avait tué quelqu’un et ayant peur d’être retrouvé et il fallait qu’elle quitte les lieux au plus vite.

Se redressant sur ses deux bras, il la regardait se rhabiller. La vie était étrange tout de même, une vraie énigme oui. Ils se haïssaient tout autant l’un et l’autre et pourtant ils s’étaient retrouvés enlacés dans un moment torride juste avant. C’était un paradoxe vraiment rare, une vraisemblance totalement incohérente avec ce qui les éloignaient. L’énormité la plus extravagante qu’il n’est jamais vécu d’ailleurs. Entretenir une relation aussi rapproché charnellement avec une personne que l’on détestait et rivale, ennemie, antagoniste de sur quoi. Bonjour la singularité des évènements.

Alice venait de lancer la baguette du jeune homme à l’autre bout de la pièce aussi. Damn it. Retombant lascivement sur le lit, il se demandait bien ce qu’elle avait bien lui faire, ayant récupérer sa propre baguette maintenant pointé sur lui.

- La prochaine fois, Sweet Raven... Son regard était résigné, mais il avait pu sentir comme de la… douceur ? Dans sa réplique.

Alice s’était momentanément interrompu, portant une main sur sa poitrine, comme s‘il lui manquait quelque chose, il chercha à savoir pourquoi. Tout ce qu’il vit ensuite, c’est qu’elle récupéra une boite sur le lit avant de la mettre contre sa poitrine.

*Bon ok j’ai pas tout compris mais c’est pas grave.*

Retournant son intention sur lui, elle lui porta un regard indéterminé, ce qui fit hausser un sourcil au jeune homme:

- Si l'on doit se confronter à nouveau, je préfère que tes performances ne soient pas parasitées par ces souvenirs qui n'ont pas lieu d'être...

Rire narquois, comme s’il avait éprouvé la moindre importance à ce qu’il venait d’arriver.

-Attends tu ne penses pas que…

- Je n'espère pas te revoir, en fait... Oubliettes.

Kieran écarquilla les yeux à ces dernières paroles. Elle était sérieuse ? Il avait beau fermé les yeux ça ne servait à rien, le sort était lancé. Et pourtant il ne voulait pas oublier, pourquoi ? Il ne savait pas véritablement pourquoi en réalité. Peut-être qu’il ne voulait pas subir un tel sortilège tout simplement. L’idée d’oublier quelque chose qu’une personne elle de son côté se souviendrait l’effrayait.

Mais prit par la surprise, le Serpentard n’eut pas le temps de réagir et était resté figé.

Blanc.

Retour à la réalité. Clignant plusieurs fois des yeux, le jeune homme se releva brusquement de sa position mi assis mi allongé.

-Bordel, mais qu’est-ce que je fous ici ? C’est pas ma chambre !

Sortant précipitamment du lit, il se rendit compte que sa chemise était déboutonné et qu’il ne portait rien en dessous de sa ceinture. Prit de panique, il se saisit de son caleçon et s’empara de son jean qui était à terre. Rapide coup d’œil dans le dortoir.

-Bon sang, mais pourquoi je suis dans un dortoir de filles ?

Remettant sa baguette dans sa poche, Kieran courut comme un taré pour retrouver la salle commune. Vide. Mais où étaient-ils tous passés ? Quelque chose traversa alors son esprit comme un éclair.

-Alice !

Ca y est. Ca lui revenait, il était tranquillement assis sur son canapé jusqu’au moment où il fut intrigué par le comportement de la Serpentard. Il l’avait donc suivit.

Kieran s’assit sur l’accoudoir un instant pour réfléchir, bras croisés.

-Elle voulait s’échapper et je l’ai rattrapé, je l’ai atteinte, elle m’avait dit un truc super bizarre, comme quoi elle avait tué quelqu’un et qu’elle en était fière ou je sais plus quoi et après…

Et après? Enfer et damnation pourquoi avait-il un trou dans sa mémoire? Où était-elle passée maintenant ? Passant une main d’un geste agacé dans ses cheveux, Kieran se releva pour sortir et rejoindre la Grande Salle.

- Rhaaaaaa ! Fais ch.er ! J’finirais bien par l’avoir et avoir ma revanche.

*Alice je te déteste.*

Dernier blocage avant de quitter sa salle commune.

*P.tain et pourquoi j’me suis retrouvé nu aussi?*

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