Les derniers temps n’avaient pas été joyeux, ils avaient été parsemés d’embûches plus épineuses les unes que les autres pour laisser comme ultime sentiment celui du néant sombre, beaucoup trop sombre pour qu’il ne puisse pas faire du mal à quiconque. Tant de choses avaient voulu se dérouler simultanément qu’il en était difficile de trouver un équilibre sur une longue durée, de voir la fin du tunnel noir. Et pourtant, le beau temps ne manquait pas. L’hiver était presque inexistant et semblait être passé en coup de vent, laissant simplement derrière lui le désastre du bal de noël.
Mais les évènements actuels semblaient vouloir effacer le passé afin d’occuper davantage les conversations, c’était pourquoi le TDP sortait en ce jour qui poursuivait la trajectoire entreprise, celle de l’enfer garanti.
Saisissant un journal, elle scrutait par la même occasion la salle qui se remplissait de plus en plus afin de ne plus laisser aucun vide sinistre. Aucune personne avec qui elle avait envie d’être ne semblait se présenter. Avec un sentiment de solitude, elle s’installait à sa table qui exprimait là une ambiance funèbre, rappelant encore l’horrible acte qui était venu troubler la tranquillité de leur maison.
Des souvenirs vagues lui revenaient alors de temps en temps en mémoire, comme cette journée passée au parc. Le jeune poufsouffle s’était mis à jouer de la guitare, et rien ne semblait pouvoir l’atteindre, mais la vie était trompeuse. Celle-ci pouvait nous engloutir à tout moment, en finir avec la misérable vie qui hantait le monde entier. Ce jour là avait été l’élément qui avait fait de ses premières pensées des certitudes. S’apitoyer sur son sort, sur ses pertes n’étaient autre qu’inutile. La vie était beaucoup trop courte pour rester avec un sentiment de tristesse destructeur.

Le papier du journal entre les mains, Summer entamait la lecture, mais le simple fait d’effleurer les mots de la première page la mettait horriblement mal à l’aise. Évoquer encore ce meurtre était pour elle une chose qu’elle ne semblait plus supporter. Tournant la page, elle inspirait profondément, tentant de chasser toute once de tristesse ou de malaise.
« Les mangemorts reprennent de l’activité ». C’était une certitude, les évènements passés ne faisaient que confirmer cette phrase, et faisait par la même occasion naître des sentiments d’angoisse chez la plupart des élèves. « Alice ». Celle-ci ne semblait plus se trouver parmi les murs du château, le TDP confirmait ces rumeurs, et Summer ne pouvait que s’en réjouir.
Le club de cheerleading. Summer en avait entendu parler, mais le fait de savoir qui était les deux postulantes pour le poste de capitaine, la refroidissait directement. D’Acewood, se serait probablement un calvaire, et il en serait de même probablement avec Sherry…
Une interview du professeur à l’allure étrange. Quelque chose clochait chez lui, et laissait Summer méfiante.

Après quelques pages parcourues, quelques articles retinrent son attention bien qu’il aurait été préférable que celle-ci ne s’y attarde pas. Au fil de sa lecture, un sentiment de désespoir premier naissait en elle. Tous les garçons avec qui elle avait eu le sentiment d’avoir eu une chance lui filer entre les doigts. Mais se préserver de ce sentiment n’était pas plus sûr ? Probablement que si. Kieran qui semblait être le panier garnit de tout le monde, et Las’ qui semblait parcourir les jambes entre-ouvertes… Soupir intérieur accompagné d’un mouvement de main permettant d’effacer de sa vision la page qui l’avait intriguait furtivement.

Ce journal était empli de potins en tout genre, et ce qui suivait était assez troublant. McMillan faisait donc réellement une liste de toutes ses aventures ? Parcourant les différents noms, beaucoup d’ entres eux n’étaient pas surprenants, mais quelques uns semaient le trouble en elle-même. Cette fille avait vraiment du courage. Coucher avec un érudit, certes, mais avec Durant, un pire cauchemar. Comment avait-elle pu ? Le dégout s’emparait d’elle, cet être était si répugnant et désolant. Certaines personnes n’avaient vraiment que des passions douteuses, comme celle-ci qui s’avérait avoir comme but de coucher avec tout les mecs de Poudlard. Mais après tout, chacun possédait ses propres ambitions …

* C’est pas vrai … o_o !*

Poudlard s’avérait donc être une école de pervers coriace ? Le seul fait de repenser aux douches et à cette fille lui faisait perdre ses moyens. Cependant une once de soulagement s’emparait d’elle, car Summer profitait du privilège qui leur était accordé, celui qu’était les douches « personnelles », réservées aux préfets. Lisant la suite de l’article à vive allure, de l’étonnement se dessinait de plus en plus sur son visage provoquant également de petits rire intérieurs. Les garçons étaient vraiment tous des obsédés. Et lui qui prétendait ne pas avoir maté ? Mensonge à coup sûr.
Le TDP se finissait en beauté avec des déclarations d’amour pour illustrer la Saint Valentin récente. Summer n’en avait pas envoyé, car ce qu’elle voulait, c’était oublier.
Oublié son chagrin, son attachement, oublié pour tout recommencer.

La première sortie du TDP en sa présence depuis plusieurs années. Ne plus avoir de lecture telle que celle qui ornait les pages du TDP ne lui avait pas vraiment manqué. A vrai dire, il n’avait pas le temps pour ce genre de chose quotidienne que faisaient les élèves, durant son absence. Cependant, ces ragots la plupart du temps faux lui avaient tout de même procuré une sorte de manque. Il n’y avait plus ce journal habituel qui avait le don de le faire rire, mais aussi beaucoup trop souvent, qui le mettait sur les nerfs. Ce n’était pas que ce qu’on disait sur lui l’agaçait, c’était tout le contraire, il n’en avait que faire de l’opinion que son entourage pouvait posséder de lui. Non, ce qui le mettait hors de lui, c’était qu’on s’en prenne aux gens qu’il chérissait d’un amour unique.
Hier soir, tout semblait s’être éclaircit soudainement, sa vie semblait reprendre peu à peu de couleur sans laisser la moindre trace d’angoisse permanente passée. Cette fille avait su comment le rassurer, néanmoins ce sentiment de peur n’avait pas entièrement disparu, mais il ne laissait plus aucune répercussions problématiques pour le moment.
Se dirigeant vers la grande salle, il n’adressait aucun regard à tous ceux qu’il croisait, voulant garder son énergie pour le TDP, s’il y avait besoin. Saisissant un journal, il se dirigeait vers la table de sa maison, malgré lui. Des attardés plus nombreux les uns que les autres riaient à la lecture du journal comme des belettes sauvages, et sans plus tarder, Jake débutait sa lecture.
La première page rendait hommage au poufsouffle tué par Alice. Poudlard semblait s’être affaiblit au cours des années, et semblait être devenu sensible à la moindre chose. Lisant simplement quelques mots porteurs de sens, il tournait déjà la page, trouvant celle-ci beaucoup trop ennuyeuse.
Une seconde page rappelant encore le meurtre de Dimitri, mais cette fois-ci en évoquant pas mal de doutes concernant la sécurité de l’école. Une chose était certaine, la sécurité était une qualité que Poudlard n’avait pas encore cessé d’apprendre, à la joie de Jake. Néanmoins, cette fois-ci Jake prit le temps d’aboutir cet article qui avait le mérite d’être lu, car leur groupuscule était concerné.
Etonnement. Le TDP venait d’accorder plus de quatre pages à ce sang de bourbe insignifiant, Jake riait intérieurement. Il était mort alors à quoi bon servait d’en faire toute une histoire ? Cela ne le ferait certainement pas revenir à la vie.
Une légende évoquée par ce Tintagel qui rendait grandement service, c’est pourquoi Jake lui était reconnaissant d’une certaine façon. Il évoquait là une légende concernant une petite fille qui soi disant aurait été la meurtrière de ce sang de bourbe. Pourquoi pas après tout, tant que peu de soupçons se portaient vers Alice, tout irait bien.
« Faits divers », probablement la catégorie porteuse de plus de potins en tous genre, mais qui était tout de même agréable à lire pour sa facilité à faire rire, ou même à colporter des ragots. Traversant en diagonale l’écrit, ses yeux rebroussèrent chemin quand son prénom lui sauta aux yeux. Le problème était que dans cet article, on ne parlait pas seulement de lui mais aussi de sa sœur, disant que celle-ci c’était pris un beau râteau par ce maudit serpentard. A croire que toutes les personnes qui se trouvaient dans cette maison n’étaient pas fréquentables… Moreno, O’Farell, et puis cette fille. Continuant à détailler l’article, Amber était également évoquée dans celui-ci. Les deux personnes auxquelles il tenait le plus l’accompagnaient dans cet article émettant des hypothèses quant à son absence qui s’avéraient être justes, du moins pour l’une d’entres elles.
Son regard se déporta alors discrètement sur son bras gauche, laissant un sentiment d’amertume. Depuis la découverte de l’autre soir, il avait mis les précautions doubles. Non seulement il recouvrait la marque d’un vêtement mais aussi d’un bandage blanc, afin d’éviter toute nouvelle catastrophe.
L’article suivant semblait évoquer la jeune serpentarde et d’autres élèves aux allures étranges. Comme quoi, lire le journal permettait d’en apprendre beaucoup plus sur certaines personnes.
Miss Black … « Les pratiques sadomasochistes »

*J’ai eu chaud*

Rire intérieur. La nièce de Erwan était donc l’une d’entres elles ? Choquant. Et dire qu’elle paraissait si … si innocente.
Les articles suivants évoqués des informations concernant les professeurs que Jake survolait, voulant trouver des choses plus intéressantes à lire pour le moment.
Une photo arrêta son regard cependant, histoire de quelques secondes. Ce vieux Spud à l’allure de vieux pervers alcoolique en manque cruel de sexe aux hormones en ébullition. Réflexion. Ce devait être un pervers, certitude.
Rebecca McMillan, une fille de sa maison à l’allure plutôt sympathique à reluquer, et qui s’avérait être probablement la meilleure chasseuse et sauterelle de Poudlard. L’article ne faisait que vérifier ses propos, elle n’avait réellement aucun scrupule avec les garçons, et c’était même à se demander si elle n’était pas née avec cette envie. Las’ semblait être l’alter égo de McMillan, beaucoup trop d’articles déclaraient que celui-ci était courtisé. « The list », décidément, celle-ci était loin de laisser indifférent les élèves… De nouveau Tudor évoqué, et apparemment considéré comme le plus talentueux de tous ceux avec qui elle avait fait partager ses talents de sauterelles. Moreno. Choc interne. Ce triple abruti avait osé coucher avec elle alors qu’Amber était raide dingue de lui ?! Et après, celle-ci niait que c’était tout à fait quelqu’un de charmant !? Mensonge, triple mensonge. Une envie naissante de cogner cet abruti naissait en lui. Tentant de se calmer, il continuait la lecture de ce carnet compromettant. Les notes qui figuraient à côté des noms le faisaient rire intérieurement tellement certaines étaient hilarantes.
« Ce que veulent les femmes ». Un titre attrayant qui semait la curiosité en sein de son esprit.
Rapidement il parcourait les premières lignes pour ensuite fermer les paupières quelques secondes à la vu de certaines phrases : « la préfète des gryffys est quand même sacrément bien roulée ! ».
Une phrase qui attisait un peu plus sa jauge de colère. Ce n’était en aucun cas une critique, mais le fait de savoir qu’un pervers accro aux formes l’avait observé le rendait fou de rage. Poudlard présentait là une grande dégradation dans tous les domaines. Les élèves semblaient se diriger vers les solutions plus que douteuses, tout comme les professeurs.
Pour finir en beauté, le TDP offrait alors des déclarations d’amour, mais quelque chose en lui faisait savoir qu’il allait bientôt regretter d’avoir posé ses yeux sur ces stupides lettres. L’une était adressée à cette serpentarde provocatrice avec qui il devrait sympathiser, plutôt comique, puis une autre à ce stupide serpentard. Une longue tirade qui lui semblait étrangement familière même beaucoup trop. Jake eu alors un sentiment de désespoir interne. Soupir. Une autre était adressée à Amber, et celle-ci le laissait un peu perplexe du à son étrangeté intense. Cette fois-ci, le journal ne semblait pas vouloir laisser tranquille sa meilleure amie. Puis, un arrêt brutal. « De Tibus … à Jill Wood ».
Ce mec était un pote de Tudor, il était donc certain qu’il n’avait pas l’esprit remplit essentiellement de bisounours inoffensifs. Inspirant profondément, il débutait la lecture de cette lettre qui risquait d’être un élément déclencheur. « … montrer ton anus ». Un air d’étonnement pu alors se lire sur son visage. Il lui proposait ouvertement son lit, et Jake savait que beaucoup trop de personne s’amusait de la fragilité de sa sœur. Il espérait que celle-ci fasse preuve d’intelligence, et c’était pourquoi il devait avoir une discussion avec elle, et par la même occasion avec certaines autres personnes à l’état d’esprit beaucoup trop développé pour une jeune fille telle que Jill.
Une avant dernière lettre destinée à ce triple idiot, et nul doute ne venait le perturber concernant son expéditeur. Amber. C’était elle, il n’y avait aucun doute la dessus. De la peur semblait faire de nouveau son apparition, mais pas la même sorte de peur. Il craignait la réaction d’Amber fasse à certains articles, et il ne voulait pas la voir dans un état péjoratif quelconque.
Posant le journal sur la table comme agacé, il observa un moment la salle pour enfin poser ses yeux sur la serpentarde porteuse de son secret. Se levant de sa place, il se dirigeait légèrement à contre cœur vers la table des serpentards, mais fut rassurer en voyant Moreno partir, du moins jusqu’à ce qu’il l’aperçoive se diriger en direction d’Amber. S’arrêtant quelques instants en plein milieu de sa trajectoire, il le dévisagea pour ensuite entendre :

Woody est moins bien placé que moi, tu sais !

-Woody t’emmerde pauvre idiot !

Un regard méprisant en sa direction, avant de reprendre son chemin. S’installant en face de la serpentarde, il racla sa gorge afin de lui faire savoir sa présence, puis, il la dévisagea.

-Mademoiselle fait du quidditch? Il semblerait que tu sois demandée, mais que celui que tu veux te file entre les doigts …

Une remarque qui probablement ne lui ferait pas très plaisir, mais tous les moyens étaient bons pour pouvoir approcher quelqu’un …

L’averse, toute la nuit avait sonné contre les carreaux. Et encore ce matin de début de week-end, elle continuait à tomber tristement comme dans ces films où la pluie se mettait à tomber lorsqu'un évènement grave ou cafardeux c'était produit. Il était assez tôt lui semblait-il, Amber décida quand même de se lever pour commencer sa toilette et se rendre ensuite à la Grande salle. Elle avait envie de passer un peu de temps au parc mais avec cette pluie c'était assez difficile. L'idée d'aller travailler un peu n'était donc pas négligeable. Et aujourd'hui elle se sentait mieux que depuis ces derniers jours. Le fait d'avoir pu se réconcilier avec Jake la veille y était pour beaucoup. Bien sûr, les blessures de son coeur étaient encore là, mais elle commençait à s'en remettre petit à petit. Après avoir une bonne heure à se prélasser, sortant des douches et revêtu préalablement de son peignoir, elle se dirigea vers ses affaires pour en sortir une robe de mousseline claire et noire qu'elle enfila avant de peigner sa longue chevelure et de les laisser détacher. Se revêtant ensuite d'une petite veste en jean, elle sortit doucement du dortoir pour ne pas réveiller celles qui dormaient encore, faisant un petit coucou de la main à celles qui venaient de se réveiller, avant de fermer doucement la porte.

-Il parait que le TDP est sorti ! entendit alors la jeune fille en descendant les escaliers.

Une pensée pour Dimitri lui avait brusquement serré la poitrine, cette pensée qui sans relâche depuis le jour de sa mort revenait à chaque fois qu'elle entendait parler de lui ou qu'il y avait une référence à lui. Car si le TDP était sorti, il allait y être mentionné c'était couru d'avance et c'était même obligé. Comment allait-elle réagir en lisant l'article qui lui concernait ? L'envie de faire demi-tour et de ne pas aller à la Grande Salle lui vint alors. Mais ça n'était pas bien. Non, elle devait y aller et rester forte. L'hommage qu'elle lui avait rendue le soir dernier avant de voir Jake avait pu enlever un peu la tristesse qui l'accablait, etmême si cet élan d'un mal inguérissable restait là, elle se sentait mieux Un peu mieux. Marchant alors courageusement vers la Grande Salle, elle aperçut un élève enfiler maladroitement son pull tandis qu'il rejoignait aussi la salle.


Et comme on aurait pu s'y attendre l'individu tomba, ce qui fit esquisser un sourire amusé à la Gryffondor qui le trouvait bien ridicule... Avant qu'elle se rende compte qu'il s'agissait en réalité de Mathéo. Diable, depuis quand n'avait-elle pas eu l'occasion de vraiment le revoir ? Elle ne savait plus. Avec tous les événements qui étaient arrivés il lui semblait que ça faisait une éternité...

*Oh non... Oh non ! Oh non ! Oh nooooooooooooooooooooooooooooooooon ! Pourquoi t'es comme ça ? Ah t'es là toi ? Toujours. Rien enfin tu verras. Ah non ça va j'ai compris.*

Marchant derrière lui sans qu'il s'en rende compte, Amber s'empara d'un journal après le jeune homme -qui avait d'ailleurs exprimé sa joie de voir le journal dans un cri d'euphorie hilarant- avant de se faufiler discrètement à sa table et de s'asseoir pour commencer à lire tout en se servant une tasse de thé.
Un douloureux pincement au coeur quand elle se mit à lire les premières lignes d'introduction qui déjà parlait de Dimitri. Mais Amber savait bien que ce sujet allait la suivre jusqu'à la fin de ses jours. C'était ainsi et elle l'avait accepté. Et ce fut les yeux presque embrumés par des larmes qui s’efforçaient de ne pas sortir que la jeune Préfète parcourut le premier article. La gorge serrée. Il parlait des mangemorts... Alice en était une maintenant aussi... Et elle savait depuis que Jake faisait parti des leurs. Deux personnes auxquelles elle tenait énormément. Bien heureusement le journal ne suspectait pas la Serpentard déchue, ce qui rassura grandement Amber. C'était le principal pour elle, peut-être que les professeurs se laisseront ainsi influencer par l'article et n'allaient pas soupçonner Alice.

L'article qui suivait parlait d'une piste par rapport au meurtrier du Poufsouffle. Ce qui glaça aussitôt le cœur de la jeune fille. Quoique en y réfléchissant, le TDP ne pouvait pas dire qu'Alice était innocente et ensuite dire qu'elle l'était dans l'article suivant... Dans ce cas il fallait vérifier et lire.

Ah ! Ouf. Soulagement de nouveau. C'était juste ce fou de Tibus qui parlait d'une légende avec une Alma... Amber se demandait comment il avait fait pour inventer une pareille idiotie. Enfin depuis qu'elle le connaissait un peu plus, elle se disait que s'il n'y avait pas d'énergumène comme lui en ajoutant Lasz', le château serait bien triste.

Bref article suivant. Il faisait l'étalage de tout les articles divers... Le premier paragraphe parlait de Jake. Ce qui la fit aussitôt sourire... Sourire qui s'effaça bien vite quand elle lut que c'était à son grand plaisir et qu'il faisait de nouveau référence à la pseudo appartenant d'Alice et Amber aux mangemorts. Décidément, ce journal en avait après elle à chaque fois qu'il mentionnait la Préfète. Passant directement à la suite en poussant un léger râlement. Déviances sexuelles annoncés qui fit rire la jeune fille, et une nouveauté, l'ouverture d'un club de cheer. Tiens Amber n'en avait pas entendu parler mais c'était plutôt bien trouvé, pour les encourager au Quiditch ça serait amusant. Le dernier paragraphe étonna énormément la Préfète. Comment Ruth aurait pu tromper Klaus ? C'était juste impossible... Amber ne la connaissait pas comme ça. La jeune fille jeta alors un regard circulaire dans la salle pour voir si son homologue était présent. Il n'était pas encore là. Comment allait-il réagir face à toutes ses rumeurs qui ne tenaient pas debout ? Et Ruth n'avait pas l'air d'être là encore. A moins qu'elle avait mal regardé ou qu'elle se cachait sous la table...

Un des articles fit presque pâlir la jeune fille... Celui du carnet de Rebecca. Mais à quoi bon s'énerver, Amber n'en avait ni l'envie ni le désir, et puis si Mathéo était si bien placé c'était peut-être tant mieux après tout...


Se secouant légèrement la tête, elle prit une gorgée de son thé pour enlever ses pensées dérangées, rougissant presque comme si des personnes auraient pu deviner ce à quoi elle songeait quand...

-Ouais je sais, ne me regardais pas comme ça ! Si elle le dit, c’est que c’est vrai !

Ouvrant de grands yeux ronds, et prise d'un léger et discret fou rire, Amber regardait Mathéo avec effarement, debout sur le banc. Plus elle le voyait plus elle le trouvait de plus en plus... Shooté ? Depuis qu'elle l'avait aperçu dans les escaliers. Pendant un moment, elle eut même l'impression de voir son Chouchou. Peut-être que c'était le cas, sans doute le Serpentard avait pris quelques produits non identifiés, vu l'état dans lequel il était.
Quelqu'un fit ensuite rasseoir le jeune homme. Le sourire aux lèvres, la jeune fille continuait sa lecture. Jetant de temps à autre quelques regards discrets vers Mathéo.

-Seigneur ! Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

Quel était cet imbécile qui avait réussi à s'infiltrer chez les filles ? Et plus précisément dans les douches ? Comment avait-il osé ? Amber faillit pousser un cri de scandale mais c'était trop tard de toute manière, vu que c'était passé... Eh quoi ? C'était son droit si elle préférait prendre sa douche dans les douches communes. Ça lui arrivait bien sur d'aller dans celle réservée aux Préfets mais c'était plus rare. Et après il parlait de problème d'inceste... Amber passa une main sur son front dans un soupir désespéré et exaspéré. Décidément ce journal en avait vraiment après elle.


Continuant à lire pour ne pas exploser d'indignation dans la salle, elle s'arrêta net encore une fois quelques lignes plus bas.


Une envie de courir en hurlant de rage rien qu'en pensant au fait qu'un garçon c'était permis de la regarder sans gêne. En même temps il était en fille comment aurait-elle pu deviner.Seulement l'idée qu'un inconnu la reluquait sans qu'elle s'en rende compte en train de se doucher la dégoutait.
Et apparemment Thaïs le faisait. Enfin ça ne dérangeait pas Amber si c'était elle, même si elle était au courant que la jeune fille était invertie. Bizarrement ça ne la lui faisait rien vu qu'elle l'aimait beaucoup et la trouvait vraiment attachante depuis qu'elle avait pu voir qui elle était lors de sa garde en heure de colle.

Voilà, ça y est. C'était ça ! C'était ce dernier article qu'elle redoutait depuis qu'elle avait ouvert le journal. Première chose à faire lire et vérifier si ce qu'elle cherchait y était.


Un mot pour Alice était destiné aussi, elle ne pourrait sans doute jamais le lire, c'était dommage. Le mot était plutôt chou. Une à Athalie, Amber se demandait s'il venait de Lasz'... Mais vu l'article sur les ébats du jeune homme et de McMillan juste avant c'était impossible.


Sa lettre d'amour était vraiment trop adorable. Par contre la lettre pour Kieran était sans doute la plus longue de toute. Fallait vraiment que la fille l'aime pour lui écrire un roman pareil. Mais c'était tellement attendrissant, la demoiselle semblait courir après le jeune homme sans succès apparemment. Ce qui lui rappelait Jill. Mais... En fait... ca ne pouvait être qu'elle ! Vu que la Poufsouffle s'était déjà confiée à Amber à ce sujet, lui disant qu'elle n'aurait jamais de chance avec lui parce qu'il l'évitait et la rejetait sans cesse.


Hein ? Il y en avait un aussi pour elle ! Oh non encore quelqu'un qui parlait de la voir sous la douche... La personne avait un de ses délicates manières de jouer avec les rimes et les mots, c'était tellement déroutant. Elle relut plusieurs fois, essayant de trouver qui aurait pu lui écrire ça... Une fille certainement. Mais qui ? Amber était tellement sous le choc encore qu'elle n'avait pas réussi à trouver et décida d'y réfléchir plus tard.


La Préfète faillit éclater de rire, vraiment Tibus allait faire fuir Jill plus qu'autre chose comme ça. La pauvre n'allait pas comprendre ce qu'il voudrait...


Il y était. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ce jour-là de répondre à cet appel et d'envoyer un mot aussi ? La jeune fille crut mourir de honte, comme si on avait pu découvrir que c'était elle. Ce mot là, sous ses yeux. Pour Mathéo.
D'ailleurs il en était où dans sa lecture maintenant ? Mathéo semblait vraiment ailleurs, enfin il avait vraiment l'air euphorique et éméché, ce qui fit sourire la jeune fille.

Zut il la regardait. Il se levait de table pour monter dessus avant de se retrouver à terre. Il avançait. Il enjambait les tables pour arriver devant elle. Faisant ensuite un drôle de mouvement qui lui rappela celle qu'il avait faite une fois, dans la cabane hurlante, qui fit immédiatement pouffer de rire la jeune fille qui se retenait en portant une main devant ses lèvres.

-Woody est moins bien placé que moi, tu sais !déclara-t-il avec un sourire niais au visage.

Alléluia ! Mathéo était tellement perché qu'il n'avait surement pas encore lu les mots et était resté sur la liste de la Serdaigle. Ou alors il n'avait pas reconnu Amber dedant et c'était tant mieux. Elle mourrait déjà assez de honte comme ça.
Mais... Hein ? Woody ? Est-ce qu'il parlait de Jake ou... ? Mais il était pas dans la liste de McMillan, pourquoi est-ce qu'il disait ça ?

-Woody t’emmerde pauvre idiot ! vociféra une voix bien connue.

Oh non. Amber détourna un instant son regard vers Jake, la crainte qu'il aille parler à Mathéo la prenant soudainement... Soupir intérieur de soulagement, il n'était déjà plus là et semblait se diriger vers la table des Serpentards.

Retournant son attention vers Mathéo :

-Sans doute, enfin je ne peux pas vraiment savoir... Jake est mon meilleur ami, répondit-elle souriante, le feu aux joues.

Ne pas rire. Ne pas rire. Ne pas exploser de rire. Bon sang c'était trop dur... Amber finit par éclater d'un doux rire cristallin, c'était plus fort qu'elle.

- Tu as pris quoi ce matin pour être autant en pleine forme ?ajouta-t-elle joyeuse, les larmes aux yeux.

Avez-vous déjà rêvé que vous vous trouvez étendu sur l'herbe du parc de Poudlard, à observer tranquillement les nuages passés pour identifier des créature ou formes ? Bien sûr, je ne parle pas de formes que vous imaginez... Non de nouvelles figures. Imaginez que tout s'embrouille dans votre tête, et que vous fassiez comme un rêve prémonitoire. Oui la personne allongé était bien Klaus. Brutalement il se leva pour se rendre dans la Grande Salle. Là des personnes au regard sombre et heureux blamaient et se moquaient de la personne que notre jeune Gryffondor aimait, d'autres parlaient au Préfet...

- On t'avait pourtant prévenu Klaus, c'était pas un bon coup !

Qu'est-ce que cela signifiait ? Des personnes jacassaient comme si l'on se trouvait au beau milieu d'un poulailler. Une Ruth en pleurs, des gens qui essayaient de faire comprendre quelque chose à Klaus.

-Regarde, elle n'était pas faite pour toi, elle ne ne te mérite pas Klaus, toi t'es un mec bien.

Qui ? Pourquoi lui disaient-ils cela ? Il n'y comprenait plus rien. Qu'avait fait Ruth pour être ainsi critiqué si durement ?

-T'es vraiment un boulet Klaus...

Comment ? Qui avait dit ça ? Au début ils le défendaient, et maintenant ils le traitaient de boulet ? Mais où allait le monde .

- Allez viens !

Aller où? Mais quelle était cette histoire étrange et qui n'avait aucune cohérence ? Klaus ouvrit soudainenent les yeux... Mais ne les avait-il pas déjà ouvert depuis un moment ?

-Réveille-toi ♪ !

Bon sang, c'était juste un rêve ! Retour à la réalité, enfin. Ca n'était donc qu'un malheureux cauchemar totalement incompréhensible. Et pourtant... Pourquoi avait-il ce pressentiment depuis plusieurs jours ? Comme s'il avait l'impression que quelque chose allait arriver. D'où venait cette sensation horrible ?

Enfin il se leva en râlant.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Enfin tu es levé, c'est pas trop tôt ! On t'attend en bas, tu comprendras. (Oui ses camarades étaient descendus déjeuné puis remonté pour le réveiller <_<)

Klaus alla donc se doucher, avec cette conviction qu'il ne devait pas rejoindre ses amis mais ces derniers insistaient tellement qu'il était forcé pour finir. Après tout, ce qui allait se passer devait sans doute arriver.

Après plusieurs minutes, il finit par descendre pour prendre son petit déjeuner et donc aller à la Grande Salle. Lorsqu'il arriva, il remarqua immédiatement un regroupement de personnes autour de... quelque chose qu'il ne pouvait pas voir. Il prit d'abord place à sa table respective et se servit ensuite d'un bon petit pain tout en remarquant que son voisin d'en face tenait un journal. Ouvrant de grands yeux, un de ces condisciples apparut à coté de lui, lui tendant alors la gazette. Le TDP était sorti. C'était donc ça !

Klaus n'osait pas baisser les yeux pour lire. Pourquoi l'avaient-ils sorti plus tôt ? Et pourquoi son camarade lui avait déjà ouvert le TDP sur une page précise ? Il sentait qu'il y allait avoir de faux et de vrais ragots le concernant. Des disputes éclataient déjà dans la salle, et des moqueries aussi... Cette sortie de ce journal, ce que redoutait à chaque fois Klaus, qu'allait-il apprendre ? Si il y avait bien une chose qu'il craignait c'était bien qu'on parle de la relation entre Ruth et lui pour la briser. Mais pour lui c'était impossible, il connaissait Ruth pour être une fille exceptionnelle même si caractère était bien trempé. Et de son côté Klaus n'avait rien fait qui puisse le compromettre. Il n'y avait donc aucune raison qu'ils soient dedans. Pourtant qu'allait-il lire ?

Essayant d'oublier toutes ses pensées qui le tracassaient, il se mit à lire tout en mangeant son petit pain, tout chaud, délicieux et bon à la bouche mais qu'il faillit recracher aussitôt. Heureusement, par réflexe il avala le bout mais... de travers. Il toussa alors fortement et après avoir repris son souffle...

Il avait envie de tuer tout le monde...

L'article qu'on lui avait présenté parlait de Ruth Black et de Laszlò Tudor. Il fut complètement estomaqué et horrifié. Soudainement prit par la crainte d'être ridiculisé, passant cela avant sa rage, il tourna les pages pour vérifier si les déclarations étaient là. Et plus précisément...

Non, la sienne n'y était pas. Merci Seigneur ! Ils avaient omis de la mettre. Tant mieux. Surtout parce qu'il n'était pas resté anonyme dans son mot. Il aurait la risée de tous... Soulagement donc de quelques secondes avant qu'il ne retourne brutalement à ce fameux article. Il jeta au passage un coup d'oeil vers les personnes qui l'entouraient et le regardaient, qui semblaient stressées et gênées, comme si elles se sentaient fautives et effrayées en voyant le regard tout sauf réconfortant de la part de Klaus.

Surtout qu'à ce moment même il avait des idées meutrières.

-Notre Préfet fait peur à voir...

Oui il faisait peur ! Et ça n'était pas de sa faute. Sa petite amie, en raison d'être lassée de son absence était allée voir un autre. Et pas n'importe qui bien sûr ! Le mec le plus connus de Poudlard. Lasz pour trouver refuge avec lui sur des toits... ! Se souler avec lui ! L'embrasser et ainsi briser le lien qui s'était formé entre elle et le jeune Strife.

Mais était-ce une bonne raison, était-ce vraiment la bonne et vraie excuse le fait qu'il n'était pas toujours là ? Etait-ce donc si dur que cela de lui rester fidèle quelques moments ? Lui qui pensait qu'elle n'était pas comme ces autres filles, il la croyait différente. Finalement toutes les demoiselles étaient pareilles... ou pas. Amber était sans doute la seule qui semblait fidèle à l'amour qu'elle portait à ce Serpentard dont il avait encore oublié le nom. Bref. Quoi qu'il en soit elles avaient toutes leurs défauts bien cachés.

Enfin il finit par lire la fin de l'article, même si chaque mot, chaque phrase qu'il lisait lui faisait mal et lui donnait envie d'arrêter sa lecture. Apparemment la rédactrice avait tout fait pour rejeter la faute sur Ruth et la faire culpabiliser...

En voulait-il à Lasz' ? Non, enfin si bien sûr, quand même. Il irait sans doute lui régler son compte plus tard. Mais il le comprenait, et ils restaient des hommes... Mais tout de même si une fille avait fait cela à Klaus, il n'aurait jamais trahi Ruth ! Quand bien même ça aurait été une fille magnifique. D'ailleurs Lasz' n'était-il pas lui même avec Athalie ? A moins que c'était déjà fini... Quoique il connaissait bien le Serpy pour être le plus redoutable des séducteurs. Peut-être c'était-il lassé d'elle déjà. De toute manière ça lui était égal et il ne désirait pas lire d'autre article pour le savoir. Bref tout ça pour en venir à...

Ruth était la fautive !

Mais enfin ! Une telle beauté qui donne un rendez-vous, sur des toits, à Lasz', sait très bien ce qui peut arriver, surtout avec de l'alcool bon sang ! A moins qu'elle soit totalement dénué d'intelligence... Bon ok on était chez les Gryffondor, les sans cervelles --', mais tout de même, il y avait des limites.

Il garda la page de l'article ouverte et chercha du regard Ruth. Ah ! Elle était là, ce serait sa fête dans ce cas. Elle devait s'expliquer, se défendre, dire n'importe quoi mais au moins lui parler. Klaus allait avoir le ton plus dur que jamais, car jamais il n'avait ressenti auparavant ce qu'il ressentait pour elle, et se voir trahir du jour au lendemain le brisait. Il se leva de sa place et se dirigea vers elle. Les élèvesle suivaient déjà du regard, avec cette conviction qu'il y aurait une dispute. Il frappa alors sur la table d'une main devant elle en déposant sous ses yeux le journal, tête baissé, la voix pleine de colère :

-Comment... commença-t-il avant de marquer un temps de silence, ce qui allait surement faire stresser davantage la jeune fille. As-tu pu me faire ça ? Me cacher ça ?

Cette fois il savait que le journal disait vrai, c'était une intuition, l'instinct qui permet de percer les secrets, des sentiments. Il frappa alors de son autre poing sur la table. Il avait envie de tuer tout le monde, leur faire gouter la souffrance et la haine qu'il endurait et ce qu'il éprouvait. Il tourna alors le dos et murmura d'une voix étranglée et glacial :

-Je ne suis peut-être qu'un remplaçant au final...

Il se dirigea par la suite ses pas vers la place où il était assis quelques instants avant, ne voulant pas faire le lâche en sortant de la salle. L'appétit s'était envolé et la joie en même temps. Il regarda un instant la table des Gryffondor et remarqua sa Préfète, en train de rire joyeusement, elle avait toujours ce visage rayonnant, ce qui lui fit décocher un sourire. Il se pensa alors que le TDP devait surement dire des bonnes choses aussi. Vu qu'elle était en compagnie de celui qu'elle aimait.

La pluie frappait avec force contre les carreaux du dortoir des filles de Gryffondor. Il faisait tellement sombre qu'on pourrait encore ce croire la nuit mais le jour était levé depuis plusieurs heures maintenant. Le sommeil fuyant était devenu pesant. La respiration longue et profonde, tranquille au visage tendu, presque torturé. C'était un contraste frappant pourtant parfaite reconstitution des sentiments que pouvait ressentir l'âme dans ce corps inerte à cet moment. Depuis trois jours. La culpabilité, la tristesse, l'inquiétude. Autant de sentiment négatif qui s’emparait de cette âme, elle habituellement si joyeuse et insouciante. Un doux sourire ironique qui disparaissait aussi vite que coulent les larmes du ciel sur le verre. Un sentiment de mal aise s'empara à chaque instant d'elle, sans savoir réellement pourquoi. Bien que le fait qu'elle est finalement décidée de reprendre contact avec son père lui mette du baume au cœur, elle restait constamment tracasser. Ce matin, Ruth fut tirée de son sommeil avec la sensation de n'être tout sauf reposer par une chevelure rousse qu'elle aurait reconnu entre mille. Ramenant sa couette sur sa tête, pour ne pas attendre les cris d'Anna qui lui disait de ce lever, elle soupira. Il ne restait plus personne dans les dortoirs a part elle deux. La jeune fille se retrouva soudain à terre, poussant un hurlement de surpris, empêtrée dans ses couvertures avant de réussir à s'en extirper. Elle s'apprêtait à passer un savon à son amie d'enfance mais cette dernière lui coupa la parole et l'envoya se laver d'un ton autoritaire. Ronchonnant, Ruth s'exécuta avec la ferme intention de se venger. Elle resta presque un quart d'heure sous l'eau, les yeux fermaient, laissant l'eau s'écoulait sur son visage, pensante. Lorsque finalement la jeune fille se décida enfin à quitter la chaleur de la douche, elle eut une surprise plutôt déroutante l'attendant sur son lit.

-Une robe, tu te fiches de moi là?!

-Pour plaire à Klaus. Je suis sûr qu'il ne dirait pas non te de voir un peu plus féminine de tant en tant.

Ruth baissa la tête, soudain triste. Elle avait soudain un mauvais pressentiment à son encontre, sans réussir à ce souvenir de quoi il s'agissait. Anna se rendit compte de son soudain changement d'humeur.

-Vous vous êtes disputé?

-Non.

*Pas encore en tout cas...*

Soupirant puis offrant un sourire rassurant à son amie, elle enfila sa robe noir basique, se jetant un regard critique dans le miroir, ses cheveux séchant qui onduler doucement, se trouvant plutôt grande avec ses escarpins noirs, une fine ceinture violette enserrant sa taille. Il était vraiment que quand la jeune fille prenait soin de son apparence, elle pouvait être ravissante mais un détail la dérangea.

-Je veux bien Anna mais... Cet aprèm, jsuis en colle dans le bureau du vieux Spud je te rappelle.

L'Irlandaise eu un regard horrifié avant d'éclater de rire et prétendre sous le regard noir de son amie qu'avec un peu de chance, il l'a lâchera plus tôt pour l'entrainement de Quidditch. Levant les yeux au ciel, absolument pas à l'aise dans cette tenue qui ne lui ressemblait pas, elle descendit les escaliers du dortoir en compagnie de sa condisciple, se dirigeant vers la Grande Salle bien que la jeune fille n'est pas particulièrement faim ce matin, toujours soucieuse. Lorsque Ruth rentra dans la salle, elle se sentit étouffer, soudain ligne de mire de plusieurs regards, très peu sympathique à son égard. La jeune fille avait finalement peu à peu prit l'habitude de ses regards depuis qu'elle sortait avec le préfet des Gryffondors mais ceux ci étaient différents, froid et remplis de haine à son égard. On chuchota sur son passage sans qu'elle puisse comprendre le moindre mot mais pâlit, sentant que cette journée débutait mal. Ruth s'installa à la table des rouges et ors, regardant son petit déjeuner avec pitié, incapable d'avaler quoique ce soit. Anna revient quelques secondes plus tard, un papier en main. Les yeux de la Gryffondor s'agrandirent de surprise. Le TDP, déjà?! La jeune fille se tordit les doigts, commençant à sérieusement flipper. Qu'avait-il bien pu dire à propos d'elle? Soudain, elle se figea. Elle avait oublié un minuscule détail... pas vraiment minuscule...

-Mon Dieu, pauvre Dimitri, c'est horrible ce qu'il lui est arrivé, tu ne trouves pas?! S’exclama soudain Anna, lui faisant oublier sa gênante réflexion.

-Si...

*Mais ça fera un idiot en moins à Poudlard!*

Ruth mit une main sur sa tête, devenu tout à coup douloureuse. A chaque fois qu'elle était fatigué, c'était toujours pareil, cette voix parasite venait dire tout haut l'inverse des convictions et pensés de la jeune fille... Même si malgré elle, elle devait bien reconnaitre qu'elle avait raison. Elle ne supportait pas de voir cet idiot de Poufsouffle tournait autour de sa meilleure amie. Elle n'arrivait sincèrement pas à apprécier ne serais-ce un minimum ce jaune et noir comme Léna. Ruth écoutait d'une oreille distraite la lecture des différents articles. Un complot parmi les professeurs, voilà qui était originale. Certes, Ruth n'appréciait pas vraiment tous ses types du Ministère, mais il fallait bien faire avec. La jeune fille ne se rendit pas tout de suite compte qu'Anna s'était soudain arrêtée de lire, la stupeur se dessinant clairement sur le visage. En effet, Ruth avait reporté son attention vers Klaus qui venait d'arriver dans la Grande Salle en compagnie de ses amis. La jeune fille s’apprêtait à se lever pour profiter de sa chaleur réconfortante quand elle sentit la main d'Anna la retenant par le poignet. Surprise, elle se tourna vers elle, lui lança un "Quoi?!" du regard.

-Si tu veux mon avis, tu devrais rester là et lire ça.

Septique, Ruth se rassit, prenant le journal en main. Un premier article la concernant, particulièrement ridicule au quelle elle aurait surement ris si le nom de Tudor n'avait pas été cité. Priant de toute son âme que ce soit le seul, elle continua sa lecture, en trouvant un autre, toujours sur le Serpentard et elle, un peu plus compromettant. La bouche entre ouverte, le visage blanc comme la neige, elle était en état de choc. Comment avait-elle fait pour oublier cela?! C'était... C'était impossible!! La jeune fille se maudit un bon millier de fois, ce traitant intérieurement de tous les noms, la peur sa saisissant. Elle était foutue, ne restait plus qu'à creuser sa tombe.

*Tut tut tut, pas très maligne Blackie. Franchement, je m'attendais à mieux de ta pars! Taggle, tu es autant en cause que moi!! J'aurais dû lui dire... Mais maintenant c'est trop tard!*

Elle se souvenait de ce baiser échangeait, de ses baisers, fugacement, puis très vite séparer par la réunion dans la Salle sur Demande, le meurtre de Batistelli, tout ça le même soir, la semaine s'étant écoulé très vite, trop vite, incapable de faire le point, finissant par oublier. D'où le mal aise profond qui l'a hanté depuis.

-Je vais le tuer, murmura-t-elle à l'attention du Serpentard, l'article était trop fidèle à la réalité étrangement, il avait dû parler.

-Alors, c'est ...

Le "vrai" s'évanouit dans le bruit d'un poing qu'on abattait sur la table. Ruth sursauta, regardant droit devant elle, le cœur battant la chamade. Non, pitié, non...

-Comment...

C'était lui. C'était Klaus. Il avait vu l'article. Preuve, il venait de déposer le Daily à plat devant elle, pour qu'elle puisse bien le voir. Bien que courageuse, la Gryffondor n'osa plus faire un seul mouvement, paralyser par la peur. Cette main posait si violemment sur la table, cette voix rageuse... Ça ne lui ressemblait pas...

-As-tu pu me faire ça ? Me cacher ça ?

La respiration saccadé, son cœur incapable de battre correctement, ses regards braquaient sur eux mais elle ne se rendit compte de rien, hypnotisait par le ton froid de son compagnon. Elle osa finalement lever les yeux vers lui. La jeune fille voyait clairement la haine qu'il ressentait à cet instant tandis que la peur se dessina dans le sien. Soudain, il abattit son autre poing sur la table, faisant de nouveau sursauter la jeune fille qui ne put retenir un cri, tellement il l'effrayait. Ce n'était plus un homme mais un véritablement démon qu'elle avait en face de soi. Des souvenirs antérieur à tout ceci de précipitèrent dans son esprit, se recroquevillant sur elle, serrant ses bras avec force, comme pour se protéger. Klaus se releva finalement et lui tourna le dos, lui déclarant dans un murmure des plus glacials:

-Je ne suis peut-être qu'un remplaçant au final...

Si Ruth n'avait pas déjà était assise, elle serait surement tombé à terre. Ses paroles eurent l'effet d'un coup de poignard dans son cœur, tournant un regard désespérer vers celui que son cœur avait choisi mais qu'une partie de son esprit, satisfaite, semblait détester. Reprenant peu à peu constance, bridant son démon antérieur, elle se leva avec la ferme résolution de s'expliquer quand une fois de plus Anna l'a retient, l'air aussi effrayer qu'elle mais elle se dégagea d'elle d'un geste brusque, se dirigea d'un pas résolu vers son compagnon. Mais s'arrêta à plus d'un mètre de lui, la peur face à sa violente réaction l'a saisissant toujours. Elle voulait s'approcher, le touchait pour lui faire sentir sa présence mais n'osa pas. Ses amis qu'il l'entourait la fixèrent tandis que le principal intéressait lui tourner le dos.

-Klaus, je...

*Tu quoi? Arrêtes, tais toi, tu me donnes envie de gerber. Laisse le tomber ce type, s'il n'est pas capable de supporter un misérable baiser d'un autre, il ne vaut pas le coup! Je t'ai dit de te taire!*

Ruth savait pertinemment que s'excuser, le supplier de lui pardonnait se servirez à rien. Et puis, s'il n'y avait eu qu'un baiser... Mais d'un côté, il s'agissait de Laszlo, un vieil ami, son Chou, elle avait toujours été proche de lui, cela aurait bien dû arriver un jour ou l'autre et ça, Klaus le savait parfaitement, c'était donc sans grande surprise. La colère commença à monter en la jeune fille et si son inconscient avait un visage, il aurait eu un sourire de chat. Elle baissa la tête, eu un petit ricanement nerveux avant de prendre la parole:

-Nan rien, laisse tomber, ça n'a strictement aucun intérêt. C'est vrai, je le reconnais, j'ai était proche de Las quelques instants mais c'est tout, rien de plus. Je ne chercherais pas à me défendre, après tout j'ai fait une c*nnerie, j'assume, point. Je ne te demanderais pas de me pardonner, ça servirez à rien. Détestes moi, hais moi, vas-y, je le mérite amplement.
Oui, je ne cherche pas à me défendre et alors? S’enquit-elle en voyant le regard surpris des Gryffondors réunies autour d'eux, le regard flamboyant, haussant le ton. Je sais parfaitement ce que vous pensez, que Klaus ne me mérites pas et vous savez quoi? Vous avez parfaitement raison, je suis bien trop... banale, une fille sans intérêt et surtout qui est incapable d'être fidèle!! Alors maintenant que vous avez eu ce que vous voulez, allez voir ailleurs si j'y suis!! Quand à toi, repris Ruth sur d'une voix plus calme, après avoir repris son souffle, saches que malgré tout... Je le regrette... Sincèrement...

Le souffle de la jeune fille était court et profond, la tête lui tournait comme si elle venait de courir durant des heures. Elle prit appuis contre le mur de pierre derrière elle, sa froideur lui faisait du bien, tandis qu'Anna se précipitait vers elle. Quelques larmes glissèrent sur ses joues, la tristesse prenant une fois de plus possession de son âme. Elle remarqua soudain la présence de Laszlo qui la regardait, près de la Grande Porte, en compagnie d'une autre Serpentard. Avait-elle parlé si fort? Avait-elle criait son désespoir? Ruth n'eut la force d'amorcer le moindre mouvement pour aller à sa rencontre, pour aussi mettre les choses au point avec lui, lui rendre la pareille. Klaus était prioritaire dans le combat qu'elle menait car même si elle refusait de le reconnaitre, elle ne voulait le perdre, ne le pouvait, ses sentiments qu'elle avait mis du temps à comprendre, à détacher, à son encontre était beaucoup trop important.