Requiem for a prophecy
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Requiem for a prophecy

Forum RPG basé sur le dix-neuf ans plus tard de la saga Harry Potter
 
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 [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]

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Jonathan Crane
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MessageSujet: Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyMar 7 Aoû - 19:08

On les avait escorté jusqu'à la rive, Azkaban n'était rien de plus qu'une illusion d'ici. Sa patiente semblait lobotomisée avant l'heure, il n'eut aucun mal à la faire rentrer dans sa voiture, à la « place du mort ». Il vérifia une dernière fois la ceinture de sécurité, puis se redressa, le vent caressant ses sombres cheveux. Crane claqua la porte de sa Citroen noire et se retourna pour n'adresser qu'un signe de tête à Alan Misfit. Il fit enfin le tour du véhicule pour s'y installer et vérifier une dernière fois – non sans une certaine fierté - son rétroviseur, histoire de voir si les sorciers l'observaient toujours avec leur air soupçonneux.

Rajustant ses lunettes, s'attachant à son tour, il tourna la clé et démarra le moteur, dans un silence angoissant.

Cela faisait deux heures qu'ils roulaient, traversant des paysages étrangement hétérogènes... Ils allaient arriver à Londres en fin d'après-midi, et les sorciers étaient impuissants au sujet de sa réticence aux moyens de transport magiques. Le contrat qu'il avait signé à Alan avant leur départ – stipulant notamment que Miss von Gotha devait à tout prix être remise en bon état (le terme exact étant « vivante », il comptait bien profiter de cette trop vaste expression) à l'hôpital des sorciers – lui laissait la liberté de s'y rendre par le moyen qui lui convenait le mieux.

Crane ne lui avait pas jeté un regard, ni adressé un mot rassurant, il se contentait d'être l'homme terriblement détaché et pragmatique qu'il était habituellement. Mais, alors que leur voiture patientait dans un embouteillage des habituelles débauches, il posa son coude sur le bord de sa vitre et sa curiosité finit par fixer la petite, derrière ses lunettes de vue, avec un semblant de sourire assez mystérieux. Quoiqu'il avait dans la tête, ce n'était apparemment pas bon signe pour elle.

Le bruit des klaxons, des râleurs et des moteurs chauffés à bloc se turent presque. Le cd bloqué dans son auto-radio tonitruait un air de piano, à la base doux – puisqu'il s'agissait en fait d'une musique de deuil – mais accentué par le volume monté au maximum – le psychologue n'en fut apparemment pas dérangé puisqu'il n'avait pas changé de position, si ce n'est que ses yeux se plissaient pour jauger la réaction de son nouveau cas.
Les voitures commencèrent à rouler de nouveau, et il se détacha difficilement de la fille pour avancer à son tour sur une autoroute dégagée et rectiligne, la musique toujours incroyablement forte et surtout poignante. La seule qu'il pouvait apprécier, celle de Beethoven. D'une voix puissante, qui transcenda la mélodie, il s'adressa à sa voisine :

« J'ai toujours aimé ces petits moments de calme avant la tempête. »

Si seulement il ne pouvait faire référence qu'à la musique... si seulement.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyMar 7 Aoû - 22:44

Elle avait regardé sans broncher McBlake petit-frère choir en hurlant après un guérisseur. Elle n’avait même pas remarqué qu’il était blessé. Elle n’avait même pas remarqué qu’il était là, en fait… L’agitation qui suivit sa perte de conscience la laissa tout autant de marbre.
Le cerveau vide.
Sans doute était-elle fatiguée…

Et elle resta assise là à attendre, plus calme qu’il n’était naturellement possible. Ses voix l’avaient momentanément délaissée – la sienne propre également – la laissant dans une paisible psychopathie léthargique. Et au bout d’un moment dont elle était complètement incapable d’évaluer la durée, la porte s’ouvrit à nouveau, et Charly fut entraîné dans les étages. Et enfin, ce fut son tour… Elle obéit mécaniquement aux consignes qu’elle entendait à peine, et fut de nouveau dans la barque, dehors, avec… Avec qui ? Elle ignorait jusqu’à leur nom, et s’appliqua à retenir leurs visage, l’air froid ambiant et les embruns qui lui fouettaient le visage lui ramenant peu à peu ses esprits.


*Homme, taille moyenne, yeux bleus, cheveux clairs, visage marqué. Homme, petit, vieux, cheveux blancs, regard sombre et fuyant. Homme, plutôt grand, cheveux bruns, regard…*

Elle se figea, imperceptiblement car complètement inexpressive, son observation se révélant bien plus fascinante que prévu.

*… Regard polaire. Bleu. Ou inexistant, j’hésite.*

De son bref passage à Azkaban, seul ce regard qui la détaillait dans sa cellule semblait lui revenir en mémoire… Pour l’instant du moins. On ouvrit un de ces étranges engins métalliques moldus, aménagé en salon de thé inconfortable et malodorant, et on la pria de s’y asseoir. Ça semblait moins inconfortable que ça précédente cellule, après tout – et se considérant avec tristesse comme déshonorée par ses récents échecs, Alice ne chercha même pas à signifier l’insulte que cela représentait pour elle et s’y installa, docile.
Elle était captive, après tout.
Un bruit soudain fit s’ébranler l’engin, et son sursaut de surprise passa inaperçu. Et, tel un train, l’objet se mit à avancer et elle regarda dès lors la fenêtre avec obstination, durant ce qui lui semblait des heures, ne bronchant même pas lorsque qu’une musique qui ne lui était pas inconnue se mit à se jouer dans l’habitacle. A moins qu’elle ne résonne simplement que dans sa tête… Après les voix, pourquoi pas la musique, après tout.


*Le corps ni mort ni vivant de Sheffield… La femme brune… Le type fatigué aux yeux bleu… Lui…*

Elle ne devait rien oublier, non, surtout ne rien oublier.

*Papa et Victor viendront. Je le sais, ils viendront.*

Etrange moment de perdition où sa voix parasite tellement sarcastique la laissait en paix, dans une angoissante réalité. Réalité silencieuse, à l’exception des notes qui montaient et descendaient selon le rythme qui leur était propre – et pourtant prisonnières inconscientes de leur partition.
A aucun moment elle ne chercha à savoir où l’inconnu au regard froid l’emmenait.
Puis des dizaines d’autres moldus en boite s’amusèrent à bloquer la route. Ils avançaient désormais mètre par mètre, et Alice ignorait tout du lieu où elle se trouvait. Le volume de la musique augmenta, l’empêchant de penser correctement… et sa mâchoire se contracta de désappointement, d’autant que l’acoustique était déplorable – ou les cordes du piano rouillées – mais elle ne décrocha pas son regard de la fenêtre.
Comme si elle était d’humeur à parler avec un inconnu aux veines probablement souillées, si inexistants soient ses yeux.
Inexistants.
La notion la ramena dans le monde matériel et, pour la première fois depuis plusieurs heures, son corps ankylosé changea de position, de manière à l’observer discrètement. Il se concentrait sur les commandes compliquées de l’engin, et elle douta une fois encore de la provenance de la musique quand il lui adressa ses premiers mots – d’une voix forte et assurée à laquelle elle ne s’attendait pas :


- J'ai toujours aimé ces petits moments de calme avant la tempête.

Elle le regarda plus clairement, sans se départir de l’air blasé qu’elle s’efforçait d’arborer en toute circonstance. Hésitant à répondre, tout d’abord. Mais Beethoven étant un sorcier, ce type n’était sans doute pas le moldu qu’il s’efforçait de paraître… Peut-être la transférait-on incognito. Elle ne répondit donc qu’après quelques minutes, de sa voix froide et ennuyée – dénuée de tremblements – au moment même où la musique s’emballait dramatiquement.

- Pour ma part, j’ai un faible pour la tempête.

Sans doute devrait-il tendre l’oreille s’il cherchait à l’entendre, car elle ne fit pas l’effort d’hausser le ton.

- Elle commence par la conscience de l’horreur de la réalité… L’hésitation entre la refuser, la fuir, devenir fou.

Elle se contentait de commenter la composition au fur et à mesure qu’elle se laissait entendre, et pourtant, l’histoire qu’elle racontait, qu’elle avait étudiée, puis jouée, lui semblait étrangement familière.
Mais le son était trop fort, heureusement, étouffant la moindre de ses réflexions trop censées.


- Vient ensuite le calme angoissant de l’acceptation…

*… Ou presque, n’est-ce pas ? Oh, tu es encore là.*

Elle ne prit pas la peine de lui annoncer la phase du combat voué à l’échec – de toute manière il connaissait certainement le sens de la musique qu’il faisait résonner à leurs oreilles. En grande conversation avec elle-même, renfermée à nouveau dans son monde inexistant, elle suivit le premier conseil de sa voix parasite réveillée et l’observa scrupuleusement, murée dans un silence subit, mais fut incapable de localiser la baguette magique de son ravisseur…
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptySam 18 Aoû - 22:59

Lorsqu'elle le dévisagea, il se concentra sur la route, non sans un sourire satisfait, en battant la mesure sur son volant.

- Pour ma part, j'ai un faible pour la tempête.

Il haussa le sourcil en penchant sa tête pour approuver ses goûts, et songea non sans humour noir qu'elle avait pu prouver ses dires il y a de ça le matin même.

- Elle commence par la conscience de l'horreur de la réalité... L'hésitation entre la refuser, la fuir, devenir fou.

Interloqué cette fois-ci, il reporta son regard sur sa passagère, sans l'interrompre pour autant.

- Vient ensuite le calme angoissant de l'acceptation...

Le voilà qu'il s'identifiait maintenant à une fillette... sorcière qui plus est. Mais ces étapes qu'elle venait de décrire parfaitement... Il les avait lui-même traversées. Sans jamais passer par la case de l'Acceptation.
Crane éteignit l'autoradio dans un bruit sec. La compassion n'était pas son fort, surtout lorsqu'il s'agissait de l'un de ces montres. Il resta ainsi muet comme une tombe jusqu'à leur arrivée.

Le centre de Londres était désertique, la faute aux boutiques fermées le dimanche... Car le temps était clément. Il avait décidé de se garer en dehors du centre-ville, les rues étant trop étroites pour sa voiture.

- Il serait imprudent pour vous... Ses lèvres se firent menaçantes. Etant donné votre état, de me fausser compagnie.

Ses yeux la jaugèrent une dernière fois, et, lorsqu'il fut assuré qu'elle ne tenterait rien de stupide, appuya sur le bouton de sécurité qui maintenait les portières fermées.
On aurait pu les confondre avec un père et sa fille, ou peut-être un grand-frère et sa petit soeur, cherchant distractions dans les vitrines des nombreuse petites boutiques... S'ils ne marchaient pas à deux mètres de distance de l'un et de l'autre et s'ils n'avaient pas autant de différences physiques, à commencer par ses yeux inexistants, alors que ceux de sa patiente brillaient d'un vert profond.

- Ici, lui informa-t-il.

Mais étrangement ce renseignement semblait inutile, puisque l'adolescente n'avait pas jugé nécessaires d'obtenir des indications spatiales pour se diriger jusqu'à présent...
Rendus devant la vitrine du magasin abandonné, il murmura :

- Je suis le Docteur Jonathan Crane, et je suis annoncé.

Un court instant plus tard, les vitres devenaient opaques, jusqu'à ce qu'elles soient rendues immatérielles. Devant ce phénomène, il ne put s'empêcher de réprimer une expression faciale profondément dégoûtée, ni un frisson d'angoisse à l'idée de se trouver parmi eux... Pour se donner du courage, il força son nouveau cas médico-légal à avancer devant lui, la poussant par les épaules comme un bouclier.

A l'intérieur, l'hôpital, si on pouvait appeler ça un hôpital. Il ne jeta même pas un regard à l'accueil et à l'hôtesse qui s'y trouvait, de toute manière elle semblait déjà bien occupée à renseigner de son sourire parfaitement hypocrite les sorciers de la longue file.
Il lâcha les épaules de la fille et s'engagea dans un couloir réservé au personnel, misant sa confiance dans le fait qu'elle le suivrait par fascination ou par curiosité.
Il ne mit pas longtemps à trouver le dossier, disposé sur l'ancien bureau d'Helwett, comme Alan le lui avait indiqué. Mais il était posé là... en premier de la pile, comme s'il avait été consulté récemment... Lorsque Crane le mit sous sont bras, il n'avait pas jugé bon de jeter un coup d'oeil au nom. Quelle importance, il s'arrangeait toujours pour que ses patients ne gardent aucun souvenir de leur ancienne vie, si tant est qu'ils en aient, et qu'ils perdent toute identité, si ce n'est celle d'un numéro, réduit à n'être qu'un sous-humain, sans magie pour les secourir.
Il vit, en revanche, quelle personne le dossier suivant concernait. Amira Mathewson. Tiens, Helwett s'intéressait aux antécédents médicaux d'une de ses recrues ? Ça valait le coup d'y jeter un oeil, après tout, songea-t-il. A l'instar du premier, il l'emporta puis sortit de la pièce plongée dans l'obscurité depuis le départ de son propriétaire.

- Toi. Le vouvoiement ne semblait plus d'actualité. Par-là.

Il n'attendit pas son approbation, et était d'ailleurs passé devant elle sans s'arrêter.
Ensemble, ils montèrent les étages par les escaliers, elle toujours devant lui. Moins il ne les voyait, mieux il se portait. Quatre étages au total.
Mais au lieu d'une chambre confortable dans les couloirs aux papiers peints pastels, il l'emmena dans un vieux couloirs sombre et froid, interdit aux visiteurs. Des portes blindées saillaient les murs craquelés. On ne pouvait voir à l'intérieur que part les petites trappes, et lorsqu'on soulevait celles-ci, des barreaux constituaient un second obstacle.

Le "Dr Jonathan Crane" en ouvrit l'une d'elles avec brutalité, attrapa le bras de la nouvelle pensionnaire et la propulsa à l'intérieur de la cellule capitonnée tout aussi délicatement. Après avoir soigneusement refermé sur elle la lourde porte, il passa la grosse clé dans la poche de son veston, ouvrit le petit parloir ferré, et s'appuya contre cette même porte, le dossier prêt à être consulté.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyDim 19 Aoû - 13:24

Le type coupa court, souhaitant sans doute se concentrer sur son idée de calme – quel ennui – mais Alice avait tellement joué cette partition qu’elle entendait la musique se poursuivre dans sa tête. Le combat voué à l’échec… Dieu, qu’il en existait de variations.

*Ça a commencé à Poudlard, tout a commencé à Poudlard… Tout allait si bien avant ça… C’est pourquoi tu dois oublier tout ça. Comment veux-tu que je l’oublie ? Tu sais très bien que tu le peux… Tu as toujours eu un don pour ça, tu sais… Oublier ce qui ne te plaisait pas. Tu te rappelles du fils du domestique, comment s’appelait-il, déjà… Carl ? Bien sûr. Je veux dire… Avant le coup d’épée de Victor ? Tais-toi, tais-toi donc. Très bien. Reconnais que tu peux occulter Poudlard pareillement…*

L’engin s’arrêta dans une rue bordée de boutiques closes, sortant vaguement Alice de son débat intérieur.

*Je… je n’en ai pas envie.*

Et elle entendit plus qu’elle n’écouta son ravisseur s’adresser à nouveau à elle.

- Il serait imprudent pour vous...

*Quoi ?... Mais…*

- Etant donné votre état, de me fausser compagnie.

Elle releva la tête, aussi indifférente qu’à l’accoutumée. Lui fausser compagnie… Pour aller où, seule et sans baguette ? Trouver refuge chez ces arrogants animaux de moldus ? Elle préférait encore être honorablement captive parmi des êtres civilisés, si pollué soit leur sang.

*… Mais tu n’as pas le choix, Alice. Tu… Tais-toi.*

Il était là, Il était toujours là, malgré son échec et sa honte. Il existait encore dans sa tête, Il ne l’avait pas abandonnée… Un sourire inconscient adoucit ses traits, tandis qu’elle se plut à imaginer Son contact – immatériel et à jamais impossible. Et elle Le vit l’aider à s’extirper de la machine infernale, lui tenir sa main tandis que, inexistant, Il se plaçait entre elle et l’inconnu.

Non, Il ne lui avait jamais tenu la main de son vivant. Occultant ce détail gênant, Alice préféra croire ce qu’elle avait envie… Aussi improbable fut-ce.
Au moins l’empêchait-il de l’entraver.
Mais se contemplant dans la vitrine d’une boutique désaffectée, la cruelle vérité de Son absence la frappa de plein fouet, et elle lâcha Sa main inexistante. Suffocant presque sous l’angoisse – étrange angoisse qui ne concernait en rien sa captivité ou l’ignorance de son sort immédiat.


*Qu’importe que les gens sachent ? Tu ne veux pas que je parte, n’est-ce pas, Alice…*

Sa voix reprenait ses accents doucereux et sarcastiques, et déjà Il semblait plus proche de la réalité qu’auparavant. Se détournant de la vitre trop matérielle pour reconnaitre sa réalité propre, elle le dévisagea.

*Non.*

- Je suis le Docteur Jonathan Crane, et je suis annoncé.

La projection mentale de Lucifer Mogg se tourna vers l’homme, incitant Alice à faire de même.


*Jonathan Crane.*

Il répéta ce nom que la jeune fille ne se rappelait pas vraiment avoir entendu.

*N’oublie jamais le nom de tes ennemis, Alice. En est-il ? Il n’est pas de notre côté, donc probablement. Je ne suis d’aucun côté. … Certes.*

Il se recula pour laisser le dénommé Crane – vraisemblablement contrarié – la pousser à travers la vitre qui avait pris une consistance liquide.
Un frisson dégoutté la parcourut à la sensation de ses mains sur ses épaules. Elle tourna la tête vers son inexistant amant, au visage toujours si blasé… Qui laissait faire…
Oh, peu importait, tant qu’il était là.

Elle n’avait pas osé se dégager, mais Crane semblait aussi incommodé qu’elle par leur contact. Et comme Lucifer le suivait, elle suivit aussi… Obnubilée par son corps redessiné sous ses yeux, qui semblait tellement vrai, tellement vivant, elle en oublia de retenir le chemin emprunté, et perçut à peine à quel point l’endroit était glauque…


- Toi. Par-là.

Dans le doute, elle se retourna, mais Lucifer lui indiqua le chemin d’un signe de tête. Ce n’était pas le moment de disparaitre inopinément, d’autant qu’elle était absolument repérable, avec ses yeux dépareillés et son visage sur les avis de recherche placardés dans chaque lieu public…

Escaliers silencieux, palier silencieux, sombre et lugubre. D’un froid auquel elle était intérieurement habituée. Les murs de métal ressemblant étrangement à son propre labyrinthe cérébral, où elle se sentait toujours poursuivie par d’invisible menaces, courant elle-même après… Après quoi… ?

Crane ouvrit une nouvelle porte… L’agrippant fermement par le bras, plus fermement que ne le laissait supposer sa corpulence, et la projeta brutalement à l’intérieur.


- Lucifer !...

Tout se passa très vite ; la porte claqua, elle battit l’air de ses bras tendus vers cet éternel absent, et elle s’attendit à choir durement contre le même sol dur et lisse du couloir, mais… Mais le sol immaculé était mou. Aucune douleur, si ce n’est au bras, là où il l’avait serrée… Etait-ce Crane ou était-ce Mogg, déjà… ?

Elle se releva doucement, fit courir ses doigts contre les murs tout aussi capitonnés, se rapprochant de l’unique ouverture – qu’on ne pouvait clairement pas appeler « fenêtre » - ornée de barreaux qui ouvrait sur le couloir.


- Je me fiche d’être ici, de qui vous êtes et du reste, mais, juste, laissez-le entrer…

Comme elle avait fini par le comprendre plus tôt, il n’y avait qu’une raison à tout ceci, Il était l’unique moteur de sa décadence… Ses mains osseuses s’enroulèrent autour des barreaux, et elle y appuya son front, tête penchée sur le côté, sans parvenir à voir de Crane plus qu’un pan de veste… Cherchant cet Autre du regard, cet Autre toujours aussi inexpressif, mais qui se rapprochait du parloir, invisible aux yeux du « docteur ». Elle tendit ses doigts pour effleurer sa joue immatérielle.

- Ne m’abandonne pas…

Ça en devenait presque une psalmodie, tant elle lui répétait ces mots.

*Je n’avais pas cette intention.*

Peut-être parce qu’il cessait d’exister, une fois hors de son esprit… Elle l’imagina ses doigts sur son visage, et ferma les yeux, comme rassurée. Mais si Crane fermait la trappe, alors… une terrible angoisse s’empara à nouveau de son âme et, presque haletante, elle supplia son geôlier dans un ultime murmure, son œil gauche au bord de la rupture.

- Laissez-le entrer…
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Jonathan Crane
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyLun 27 Aoû - 8:52

- Lucifer !

Le Docteur Crane sourcilla, en commençant la lecture du dossier médical. A peine née qu'elle tuait déjà sa mère... Et cette pathologie étrange qui stagnait son gauche... Un sorte d'hémophilie disait le guérisseur à sa charge lorsqu'elle était enfant. Il y jeterait un oeil sans vilain jeu de mots.

- Je me fiche d'être ici, de qui vous êtes et du reste, mais juste, laissez-le entrer.

Elle avait déjà manifesté plusieurs crises, tant à Durmstrang qu'à Poudlard (ainsi avait-elle fait deux écoles ? pour ces raisons ?). Jugeant le dossier bien rempli, Crane en conclut la fragilité physique et comportementale de sa nouvelle patiente, comme il s'en était douté à Azkaban.
Vers la fin de sa scolarité à Poudlard, l'infirmière écrivait des choses plutôt inquiétantes : Elle présentait des bleus conséquents sur les bras et les jambes notamment, sans s'être battu avec des camarades pour autant que l'école savait, possédait un teint particulièrement blafard et avait déjà fait un séjour ici-même, un sort qui aurait mal tourné apparemment. Mais même si Crane ne fréquentait pas excessivement les lieux à caractère magique, il possédait des connaissances stupéfiantes sur ce qu'il abhorrait délibérément. Un simple sort raté provenant d'une élève de cet âge ne pouvait engendrer autant de contusions et d'effets notoires sur celle-ci.

- Ne m'abandonne pas.

Il ne s'était donc pas fourvoyé... Son cas était même bien plus intéressant qu'il ne l'aurait pensé. Et plus encore s'il avait pris la peine de jeter un coup d'oeil sur son nom, celui d'un vieil ennemi...

- Laissez-le entrer...

Un sourire funèbre s'était dessiné à la fin de sa lecture, sur ses lèvres impitoyables. Il ferma sèchement le dossier et se retourna subitement, prenant enfin la peine de prêter attention à elle. Il regarda ensuite à sa droite, puis à sa gauche, pour enfin reporter son regard cielleux dans celui follement perturbé de sa patiente.

- Je ne vois... personne, trancha-t-il enfin, en appuyant le dernier mot avec délectation. Pour sortir, il faut oublier les fantômes. Il n'y a que moi, et une infime partie de toi.

Oui, plus rien ne comptait tant qu'il l'aurait en main... Même pas ses cours à l'université, même pas ses affaires d'ordre politique... Rien n'était plus fascinant que sa véritable passion. Il s'approcha de la trappe et murmura avec éloquence :

- Tu caches un secret terrible. Et c'est justement mon travail, de le découvrir... Montre-toi coopérative et je t'épargnerais de mes méthodes peu surmontables pour une fillette comme toi.

- Je suis là pour t'aider, rajouta-t-il après avoir affiché une expression assez menaçante.

Bizarrement le ton utilisé n'inspirait aucune confiance, tout sonnait très faux.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyLun 27 Aoû - 15:32

Suppliante, accrochée au moindre son autant qu’aux barreaux de la trappe du parloir. Elle sentait le sang pulser sous son œil gauche, encore et encore, pouls terriblement désordonné. Ses yeux vairons oscillant entre la projection mentale de son amant mort et le peu qu’elle pouvait voir de Jonathan Crane… Qui se décida enfin à bouger, scrutant le couloir des deux côtés avant de replacer son regard polaire sur son visage. Tellement différent du Sien, et pourtant…

- Je ne vois... personne.

Un simple coup d’œil sur sa gauche lui montra l’image, déjà floue, de cet Autre qui souriait sarcastiquement. « Qu’importe que les gens sachent… » Ou plutôt, pourvu qu’ils ne sachent surtout, surtout pas.

*Bien sûr qu’il n’y a personne. Il n’y a personne ! Que Lui et moi… Que ce type et nous.*

- Pour sortir, il faut oublier les fantômes.

Son regard se reporta sur son geôlier, bien plus lucide que précédemment. Que savait-il des fantômes, de ses fantômes ?... Qui pouvait être au courant de cette histoire, hormis Victor, ce cher cousin qu’elle avait abandonné au ministère dans le seul but, une fois encore, de se rapprocher de Lui ?...

*Je sais pas… Au moins la moitié de Poudlard ? Rappelle-toi du TDP, c’est pas si loin tout ça…*

- Il n'y a que moi, et une infime partie de toi.

Une infime partie… Oh, s’il savait. Déjà, un sourire malsain étirait sa bouche, et malgré tout, elle semblait bien plus saine d’esprit que précédemment. Comme si pour une fois sa voix parasite s’était alliée à elle, malgré ses tentatives de l’empêcher d’occulter la disparition de l’image de Lucifer du couloir. Crane se rapprocha de la trappe contre laquelle elle se tenait, et oui, elle avait déjà vu cette ombre dans d’autres yeux que les siens. Ils n’avaient pourtant rien en commun, si ce n’est ce léger reflet… Mais c’était là, terriblement réel, et cette proximité empourpra ses joues pâles et creuses.

- Tu caches un secret terrible.

« Pourquoi ta babiole n’attaque-t-elle que moi ? »
Non, ce n’était pas rationnel… Mais puisqu’elle pouvait Le voir, Lui parler, pourquoi ne pourrait-Il pas se refléter dans un autre, afin de mieux lui revenir… ?
Non, elle n’avait jamais cru au hasard, et il y avait trop de similitudes pour que sa rencontre avec le docteur Crane soit une coïncidence… N’est-ce pas ?


- Et c'est justement mon travail, de le découvrir... Montre-toi coopérative et je t'épargnerais de mes méthodes peu surmontables pour une fillette comme toi.

« Tu sais ce qui t’attends… »

- Je suis là pour t'aider.

Trop persuadée de ses fantaisies improbables, trop sûre de cette toute nouvelle conviction d’incarnation subite, Alice s’écarta de la grille et éclata de rire, ce rire sans joie enfantin et angoissant complètement inapproprié aux situations auxquelles elle l’appliquait. Il lui semblait qu’elle n’avait pas ri depuis des siècles et s’arrêta bien vite, halletante, tant ça lui parut douloureux. Sourire tordu sur les lèvres.

- Fantômes, secrets, torture… Il y a quelque chose de terriblement anachronique chez vous, professeur.

Essuyant une larme rosée qui perlait au bord de son œil gauche, elle se rapprocha de la grille et l’observa par en-dessous, presque sensuelle, si tant est qu’une fille aussi maigre puisse prétendre être un minimum voluptueuse – mais après-tout, cet Autre disparu y était sensible, donc pourquoi pas cet homme qui lui ressemblait tant… ?

- Crois-tu que je te craigne ? Qu’y a-t-il d’impressionnant chez toi, dis-moi ? demanda-t-elle en tendant les doigts à travers l’ouverture pour effleurer sa veste de costume, avant de les replier et murmurer : Que crois-tu pouvoir me faire subir qui m’atteigne encore ?...

Elle releva les yeux vers son visage, l’imprimant dans son esprit comme quelque chose à ne pas oublier. Il était banal, mais un charisme terrible imprégnait le moindre de ses traits. Une sorte d’autorité... Et ces yeux, presque morts, qui ne cillaient pas…

- Croyez-moi, cher Jonathan Crane… Tout ce que vous m’arracherez sera une délivrance. Et avoue-le, reprit-elle plus suavement, comme si elle s’adressait de nouveau à cet Autre réincarné, il n’y a rien que tu ignores vraiment, n’est-ce pas ?... Je le sais, que tu ne fais que jouer.

Sourire un peu triste derrière ses barreaux, de celle qui ne souhaite pas passer à la suite. Ils se ressemblaient si peu…

*Mais Il est là, juste là, c’est gravé dans sa chair, je le ressens tellement fort...*
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyDim 16 Sep - 11:22

A présent il devait s'en aller... Pourquoi ? Rien n'était plus intéressant que ce qui se trouvait dans cet endroit. Qu'allait-il faire de plus à l'extérieur ? Tout le ramènerait à ça, quoiqu'il puisse trouver comme occupation, il y penserait constamment.

- Fantômes, secrets, torture... Il y a quelque chose de terriblement anachronique chez vous, professeur...

On lui donna d'ailleurs une raison pour rester.

- Crois-tu que je te craigne ? Qu’y a-t-il d’impressionnant chez toi, dis-moi ?

Pas à l'instant, apparemment. L'adolescente établissait un contact qu'il jugeait... agréable. Il préféra s'en défaire hâtivement, en s'écartant d'un pas révulsé.

- Que crois-tu pouvoir me faire subir qui m’atteigne encore ?...

Rien de physique, car la plus grande souffrance ne peut s'installer que dans véritable coeur de l'Homme : le cerveau. Il tirait la principale motivation de son travail par ce "encore", et ne pouvait user dans un premier temps que de timides méthodes, pour "gratter la surface" et se débarrasser de Misfits et des autres sorciers. Car une fois satisfaits par quelque découverte, et après s'être attiré la confiance de ces bonnes gens, rien ne l'empêcherait d'aller plus loin. Il ne se contenterai pas de quelque aveux, non... Sa nouvelle patiente présentait un Mal étrange, une aura nouvelle, sans que la magie n'eut un quelconque rôle à jouer dedans.

- Croyez-moi, cher Jonathan Crane… Tout ce que vous m’arracherez sera une délivrance. Et avoue-le, il n’y a rien que tu ignores vraiment, n’est-ce pas ?... Je le sais, que tu ne fais que jouer.

Jouer... Dans une réalité si violente, serait-ce encore possible ?

Not my diagnosis.

Il l'avait observé, et écouté, planté dans le couloir froid et sombre de l'hôpital pour sorciers. Une ampoule (en était-ce réellement une ?) clignotait derrière lui, presque à son rythme cardiaque. Était-ce un sourire qui surplombait son visage pâle ?
Le silence était revenu, en apparence. Car dans le cerveau du professeur Crane, un concert d'effrayantes voix avaient remplacé celle de sa conscience. On ne lui dictait pas d'ordres, il agissait sans penser. Ouvrir la porte, dans un bruit de chaînes lourdes, rentrer dans la petite pièce capitonnée, et s'approcher furtivement jusqu'à la fille.

- Tu as déjà tué. Une fois... Peut-être deux. Moi...

Il se désigna d'un doigt menaçant.

- Je ne sais plus... combien. Mais ça ne me rend pas plus effrayant, n'est-ce pas ?

Il était maintenant si près d'elle, qu'elle ne pouvait plus reculer, collée contre la paroi au fond de sa cellule.

- Rien, ne délivre des gens comme nous, fustigea-t-il en empoignant fermement son cou. Et plus rien ne nous divertira. La vengeance, nous anime... Mais ce chemin, tu le connais, tu t'y trouves. La facilité : la folie.

Ne plus avoir la force de cligner des yeux, suivre ses moindres pulsions... Il prit la tête de la fille et la posa sur son épaule, tout contre son visage, en caressant ses cheveux, presque maternellement. Il murmura en reprenant son souffle, des larmes effroyablement banales s'écoulant de ses yeux exorbités :

- Je suis ton unique recours... Nous sommes semblables, mais nous n'avons pas choisi le même chemin. Mon anachronisme n'a rien d'effrayant, tu comprends ? Nous ne sommes pas... fous. C'est le monde qui ne tourne pas rond.

Toutes ces paroles n'avaient aucune logique, un de ses patients auraient même pu tenir le même discours.
Il la lâcha et recula un peu, manquant de trébucher sur le sol mou.

- Mais toi, toi... Tu dois te débarrasser d'eux, dis-leur ce qu'ils veulent entendre... Ensuite je te t'autoriserais à lâcher prise, et si tu n'y arrives pas... Je serais là.

Il appuya ses derniers mots avec un hochement de tête, il s'était reculé jusqu'à l'encadrement de la porte blindée. Oui, il lui arrivait parfois lui-même de "lâcher prise"... La fille restait cependant toujours un mystère pour lui, et même s'il avait su depuis le début, rien qu'en posant ses yeux sur elle, qu'elle avait su tuer un humain, il soupçonnait autre chose. Beaucoup d'autres choses... Et il lui arrivait peu souvent de ne pas suivre ses intuitions, ou de se tromper...

- Au fait, tes parents ne semblent pas vraiment s'inquiéter de ton sort... rappela-t-il avec délectation. Il venait de recouvrer la plupart de ses sens, et ramassa son dossier au sol, lisant inopinément le nom qui s'y trouvait.

Von Gotha.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyLun 17 Sep - 20:45

*Les règles du jeu, les règles du jeu…*

Aucune voix pour répondre à sa supplique muette. Elle les avait toujours ignorées, ces damnées règles, toujours arrangée pour se croire au-dessus, pour pouvoir les contourner ou simplement ne pas en tenir compte. Et finalement…

*Finalement j’ai fini par perdre.*

Elle recula brusquement, poussée par la porte qui s’ouvrait à nouveau. Etait-elle allée trop loin… ? A peine si elle se souvenait des paroles déséquilibrées qui avaient transcendé son esprit il y avait tout juste un instant. Ses yeux trop clairs semblaient ne plus voir vraiment, Et non, non, il n’avait rien en commun avec cet Autre, cet Autre qui avait quitté le couloir froid sans profiter de la porte laissée ouverte…

- Tu as déjà tué. Une fois... Peut-être deux. Moi...

… Vraiment ? Elle n’en était même plus sûre.

*Et Lui, Alice ? Lui, qui l’a tué dis-moi… ? Ce n’est pas moi.*

Elle reculait à mesure qu’il avançait vers elle, mais la cellule était petite, si petite. Mais où diable était sa baguette ?...

- Je ne sais plus... combien. Mais ça ne me rend pas plus effrayant, n'est-ce pas ?

Effrayée, elle avait conscience qu’elle aurait dû l’être, et même davantage. Pas à cause de ses meurtres avoués, non… Mais peut-être parce qu’elle sentait le mur matelassé dans son dos, et qu’il était désormais si proche.
Peut-être parce qu’il venait de saisir son cou sans la moindre douceur, peut-être parce que ce contact lui en rappelait d’autres.


- Rien, ne délivre des gens comme nous.

Ce « nous » qu’elle s’empêchait de penser, même au passé. Vaine désignation sans le moindre sens. Il n’y avait pas de « nous », non, comment aurait-il pu y en avoir encore ?!

*Tu divagues, tu n’existes déjà plus pour le former… Il n’y a que moi, moi et le silence, il n’y a plus de nous possible, de quoi parles-tu…*

- Et plus rien ne nous divertira. La vengeance, nous anime... Mais ce chemin, tu le connais, tu t'y trouves. La facilité : la folie.

- Je ne suis pas folle.

Sa voix semblait atone, faible, vide de sens. Ou peut-être n’avait-elle que pensé ces mots ? Il ne sembla pas les entendre et leurs corps s’entrechoquèrent sans tendresse tandis qu’il la contraignait à se laisser étreindre comme une poupée de cire. Froide et immobile… Et elle se surprit encore à retrouver une froideur connue contre sa joue, et des mains maladroites tentant vainement une caresse trop inhabituelle pour sembler naturelle.

- Je suis ton unique recours... Nous sommes semblables, mais nous n'avons pas choisi le même chemin. Mon anachronisme n'a rien d'effrayant, tu comprends ? Nous ne sommes pas... fous. C'est le monde qui ne tourne pas rond.

Non, rien d’effrayant, ce n’était qu’une preuve supplémentaire que cet Autre était terriblement proche. Mais ses yeux fixés sur le couloir sombre ne lui laissaient voir qu’un mur nu…

*Ne m’abandonne pas…*

Mais comme à chaque fois, elle se retrouvait repoussée, livrée à elle-même et à la sensation glacée qui la laissait démunie à chacune de ses étreintes - à croire que c’en était devenu une malédiction… Elle le dévisagea, presque incrédule ; incapable de décider s’il n’avait définitivement rien à voir avec Lui ou si au contraire…

- Mais toi, toi... Tu dois te débarrasser d'eux, dis-leur ce qu'ils veulent entendre...

Mais de qui parlait-il… ? Avait-il identifié la présence parasite qui étreignait son cerveau, lui offrait-il de s’en débarrasser… ?

*Mais Lui… ? Pitié, pitié, je veux l’entendre à nouveau…*

- Ensuite je t'autoriserais à lâcher prise, et si tu n'y arrives pas... Je serais là.

*Je ne te laisserai pas te perdre pour le bon vouloir d’un obscur inconnu. N’ai-je jamais été de bon conseil ? Me perdre ou te perdre ? Je ne sais même pas ce que tu veux…*

Elle releva un regard perdu vers le psychologue. Il sera là… Il sera là, mais en attendant ? Il la confiait à ses quatre murs immaculés, au silence, et à son cerveau, surtout. « Et plus rien ne nous divertira… »

*Mais, dis-moi, à quoi puis-je servir entravée… ?*

Et s’il feintait, si tout cela n’avait pour but que de l’endormir pour mieux la faire oublier… ? Elle en avait presque l’impression de disparaitre…

*Le retrouverai-je s’il me fait inexister à sa manière… ?*

Mais peut-être se fourvoyait-elle sur ses plans… Depuis combien de temps était-elle trop tournée vers son intériorité partagée et Son souvenir pour ne plus même savoir analyser les autres ?

- Au fait, tes parents ne semblent pas vraiment s'inquiéter de ton sort...

Son regard vairon se fit brusquement plus concret, et des images de son père, de Victor, se rappelèrent à elle. Il n’y avait que quelques heures de cela, elle essuyait sa première gifle paternelle… Il y a quelques heures de cela, son cousin était sauvé par McBlake contre son gré. Criant désespérément son nom.

*A quoi bon te complaire dans les souvenirs d’un mort quand tant de vivants s’intéressent à ton cas, dis-moi… ?*

A peine si elle avait la force de contredire sa voix parasite. Quelle réaction avait eue son père en trouvant le château vide… ? Tenait-il Victor pour responsable ? Pauvre de lui, pourquoi ne pouvait-elle s’empêcher de le blesser par sa stupidité… Qu’il lui semblait étrange d’être momentanément sensée.
Une chose était sûre : ils s’inquiétaient tous deux de son sort, elle en était persuadée. Du moins pour l’instant… Qu’en serait-il après quelques semaines ?


*Ils viendront. N’oublie pas leur couverture… Qui te dit que ce type n’est pas un auror ?*

- Ai-je l’air d’avoir besoin de leur inquiétude ? Sa voix avait retrouvé ses intonations de petite aristocrate arrogante et blasée. Vous avez failli me convaincre que vous étiez autre chose qu’un simple geôlier, Mr Crane.

S’installant confortablement sur le sol molletonné, comme pour souligner sa résignation déçue à être simplement séquestrée, elle toisa le psychologue d’un air méprisant.

- Je connais l’art de la guerre… Vous n’obtiendrez rien de moi par le désespoir. Il m’est bien trop familier…

Se désintéressant de lui, qui finalement Lui ressemblait si peu, elle fixa le mur blanc face à elle, contre lequel Il avait pris place, profitant finalement de la porte ouverte pour la rejoindre. Elle posa un doigt sur ses lèvres, intimant le silence à sa projection mentale inexistante, qui ne lui accorda qu’une inexpression moqueuse.

Comme s’il pouvait L’entendre, alors qu’il ne Le voyait même pas.
Quel imbécile. Nier ainsi l’évidence…
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Jonathan Crane
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyDim 23 Sep - 9:32

Von Gotha... Ainsi donc elle était familière à son vieil ennemi, le duc Ludwig... Il ne se trouva pas surpris pour autant. Presque heureux d'en avoir eu la confirmation sous ses yeux.

- Ai-je l’air d’avoir besoin de leur inquiétude ? Vous avez failli me convaincre que vous étiez autre chose qu’un simple geôlier, Mr Crane.

Un autre point commun ? Cela faisait longtemps que lui-même s'était exilé de sa famille... Et il n'en ressentait aucun regret, car autant qu'elle pouvait être une force, pour lui elle constituait sa plus grande faiblesse. S'il n'avait pas quitter ses parents et sa stupide soeur, il serait devenu le petit monstre qu'ils espéraient tant avoir pour fils. Un pseudo-sorcier qui agite un bout de bois pour détruire le peu d'humanité qu'il reste en ce monde.
La fille continua son petit manège.

- Je connais l’art de la guerre… Vous n’obtiendrez rien de moi par le désespoir. Il m’est bien trop familier…

Bon, ils étaient tout deux aussi têtus l'un que l'autre. Dommage. Pour elle.
Crane revint sur ses pas et assomma sa patiente d'un bon revers de main, d'un geste effroyablement banal. Pourtant il était foncièrement contre la violence, préférant des méthodes discrètes et bien plus scientifiques.
Il se redressa et ajusta le col de sa veste en fixant une dernière fois le corps inerte de sa patiente. Avec le temps elle finirait par se montrer coopérative, avec le temps et quelques méthodes propre au psychologue... Mais pour l'instant il devait obéir à Misfits : pas de psychanalyse aujourd'hui.

- You know nothing, Alice, affirma-t-il dans un murmure glacé.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptySam 6 Oct - 10:56

[A week later]

Misfits claqua la porte de la cellule, Les restes encore tièdes d'un repas entre ses mains, son visage de médicomage accablé. Toujours septique quant à l'intérêt de continuer à la maintenir cloîtrée comme une prisonnière politique... Certes, ils l'avaient trouvée au ministère, avec eux... Certes elle avait disparu le soir où un élève avait été tué à Poudlard... Mais elle semblait tout sauf consciente de la raison de sa présence ici. Comme si... Comme si elle était là parce qu'il fallait bien se trouver quelque part. Une chose était sûre, rien en elle n'était guidé par un but matériel... Son univers se trouvait loin, très loin dans les méandres de son cerveau. "Pas de visiteurs" avait demandé son collègue, Crane. Il avait une confiance totale en ses talents de psychiatre et en ses connaissances cérébrales, mais se demandait si voir des têtes connues ne la ramènerait pas dans la réalité.

Il la revoyait encore tourner la tête vers le mur, comme pour tourner le dos à quelqu'un, et s'exclamer d'une voix rouillée "Tais-toi ! Tes silences sont assourdissants Lucifer".
Heureusement que le guérisseur ne croyaient pas en la possession démoniaque...
Et la voir s'exécuter mécaniquement, à chaque tâche essentielle telle que manger, ou se laver, comme si elle avait le souvenir de ces gestes automatiques mais loin, très loin de là où elle se trouvait...


*Ramène-la nous, Crane.*

En effet, elle semblait plus réactive à son collègue qu'à lui-même... Au moins lui adressait-elle la parole, même si ça n'avait aucun sens.
Soupir. Il avait besoin d'un café, ou peut-être d'une grande pinte de bière avec un ami, histoire d'oublier le silence immaculé auquel était confié sa patiente un peu trop instable.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyDim 28 Oct - 15:04

Les jours succédaient aux jours, les heures aux heures, les minutes aux minutes, sans rien d'autre pour les mesurer que ses battements de coeurs irréguliers. Le temps ressemblait à une interminable surface métallique, lisse, monotone et froide. Les murs de sa cellule se reflétaient jusque dans ses rêves, et elle avait de plus en plus de mal à les différencier de la réalité.
Son existence périclitait, et elle ne pouvait pas même y mettre un terme. Ou seulement s'en distraire... Tout ce qu'elle avait été semblait s'effacer peu à peu. A peine si elle se souvenait pourquoi elle était là...

"... Laisse-moi t'aider à oublier tout ça."

Elle s'entoura de ses bras bleuis sous sa blouse d'hôpital, recroquevillée dans un coin, glacée en dedans. Elle allait bien, elle ne pouvait être qu'en bonne santé, et c'était pire.
Inexpressive, elle se tourna vers cet Autre, affaissé, toujours silencieux. Presque mourant.


*Pourquoi T'es là, si c'est pour crever de ton côté...?*

Ecoeurée de jalousie, bordel Il ne connaissait pas sa chance... Elle aurait donné n'importe quoi pour que l'ennui puisse l'achever, ou qu'elle ait une distraction à ses réflexions plurielles et déséquilibrées. N'importe quoi.

Elle releva subitement la tête en entendant le verrou claquer. La porte s'ouvrir sur la distraction tant désirée, l'esprit moins vif qu'elle s'y attendait... Et son rythme cardiaque s’accéléra quand son regard vairon croisa celui d'un bleu invraisemblable de Jonathan Crane.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyDim 28 Oct - 20:17

Une semaine déjà s'était écoulée.
Une semaine, déjà, et il avait l'impression de ne pas avancer. Dans un même temps, la décision de la laisser seule face à ses pensées et ses tourments venait de lui... Une semaine qu'ils ne s'étaient pas revus, une semaine qu'il jouait le jeu du gentil psychiatre, à téléphoner aux anciens médicomages (puisque c'est comme cela qu'on les appelait) de la famille von Gotha, et qu'à son tour elle tenait le rôle de la patiente fermée et muette. Peu importait la pathologie oculaire de sa patiente, finalement. Hewlett lui avait fait parvenir par Alan Misfits un récit beaucoup plus intéressant, secret, placé dans les archives-même de Poudlard... Il y dévoilait notamment le caractère passionnel de sa relation avec son professeur de Potion, un certain Lucifer... Ce nom, il n'y avait pas fait attention, lors de leur rencontre, lorsqu'elle le prononçait avec démence. C'était grâce à ce genre d'informations qu'il pouvait établir un profil psychologique de sa patiente... Et pour l'instant ses recherches étaient fructueuses, terriblement fructueuses, car chaque jour il apprenait quelque chose sur elle, pis que la première... Des choses que son père devait ignorer forcément. Non, vraiment, peu importait ses blessures physiques, alors que celles de l'âme regorgeaient d'intérêt pour lui.
Il brûlait d'impatience de la sortir de sa prison dorée, mais Alan le surveillait en permanence. Si seulement on le laissait appliquer ses méthodes, voilà longtemps qu'elle aurait avoué ses délits. Ah ! les sorciers...

Recroquevillée dans un coin, Alice le fixait en tremblotant, mais, hélas il ne pouvait mettre ça que sur le dos de la température, et non pas du sentiment qu'il lui inspirait, car la demoiselle ne semblait pas se sentir en danger lorsqu'il se trouvait dans les parages... Mais Crane non plus ne la craignait pas, et il le lui montrait bien, en se postant devant elle, dans sa cellule.

- Lucifer... Mogg, entonna-t-il, d'un ton acerbe.

Il soupira, presque lassé de sa propre médisance, en prenant soin de feindre l'indifférence face à sa réaction. Il touchait à son but... Et la fragilité encore plus marquée de sa patiente le lui indiquait clairement. Tout avait commencé par la mort de cet individu, cher à Alice. Une tragique histoire, presque aussi tragique que la sienne.

- Tu as une vendetta, c'est tout ce qui te maintient en vie. Mais d'un autre côté, tu considères la mort comme une délivrance.

Il prononçait ces mots avec une extrême pointe d'évidence dans sa voix.

- Maintenant que tu sais ne pas pouvoir y arriver seule, tu dois te tourner vers moi. Il se trouve que, moi aussi, je dois assouvir ma vengeance, pour mon bien psychique. Je ne prétends pas te faire du chantage, tu y es imperméable... Mais je peux réellement t'aider, et tu peux réellement m'être utile.

Il s'accroupit, se mettant ainsi à sa hauteur, d'égal à égal.

- Avoue ton crime, et sors-toi d'ici. Ils ne désirent que tes repentis. Le seul moyen de t'en tirer, c'est de me suivre. Car sinon l'assassin de Lucifer restera impuni. Tu ne lui sers à rien ici...

Son ton persuasif ne fonctionnerait peut-être pas sur elle, car Crane la connaissait mieux que sa soeur maintenant, mais au moins il lui indiquait une passerelle vers un espoir inimaginable pour un cas aussi désespéré que le sien. Elle réfléchirait au moins à sa proposition, il le savait... oui, il le savait.

Après tout, lui-même avait été berné par ce genre de discours.
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyMar 6 Nov - 12:52

Une certaine excitation germait au creux de son ventre, et elle ne lâcha pas son regard invraisemblable alors qu’il se plantait devant elle avec arrogance, comme s’il s’agissait pour lui d’une obligation – ce qui pouvait être le cas, après tout. Désinvolte, il ne portait toujours pas la moindre baguette et avait mal refermé la porte. Elle ne songea même pas à partir, pour aller où, ralentie en trainant derrière elle le corps mourant inexistant de…

- Lucifer... Mogg.


Elle ne nota pas le ton sarcastique, ses oreilles bourdonnaient, et elle était subitement devenue pâle, très pâle. Ses tremblements s’intensifièrent, plus seulement dus au froid qui l’habitait, désormais… Depuis quand n’avait-elle pas entendu prononcer ce nom… ? Son rythme cardiaque désordonné s’accéléra sans qu’elle trouve le moindre moyen de contrôler sa panique, regard fou, bouche entrouverte sur ses respirations désordonnées.
Et Lui, Lui, Il était désormais debout, prêt à fuir.


*Cours ! Où ? Où ? Il sait. Fuis ! Où ? La porte, la porte, viens ! Suis-moi, où ?, suis-moi, il sait, où ?, viens, cours, il sait, IL SAIT, MAIS POUR ALLER OU ?*

Elle plaça ses mains sur ses oreilles, assourdie par sa schizophrénie consciente, sans parvenir à atténuer ses voix le moins du monde, sans que celle de Jonathan Crane devienne inintelligible.
Mais elle ne pouvait plus réfléchir, non. Seulement écouter, et c’était déjà trop.


- Tu as une vendetta, c'est tout ce qui te maintient en vie. Mais d'un autre côté, tu considères la mort comme une délivrance.

C’était comme si elle écoutait son propre cerveau. Elle le savait, elle le savait déjà, elle n’avait même pas besoin d’analyser quoi que ce soit tant c’était évident.

- Maintenant que tu sais ne pas pouvoir y arriver seule, tu dois te tourner vers moi.

*Viens. Si je passe… Vas-t-en. La porte je… Suis-moi. Vais me per… Viens. …dre, me perdre encore, ME PERDRE ENCORE. Ne l’écoute pas, viens !...*

Elle releva néanmoins la tête vers son geôlier, tentant désespérément de saisir son attention. Car il savait, il savait tout, et même s’il ne semblait plus mourir, Lucifer ne pouvait pas l’aider.

- Il se trouve que, moi aussi, je dois assouvir ma vengeance, pour mon bien psychique.

*Il veut t’utiliser, seulement t’utiliser, viens, ce n’est qu’un jeu, viens avec moi, ce n’est qu’un jeu, il sait, la porte, Alice ! Tu ne m’abandonneras plus.*

- Je ne prétends pas te faire du chantage, tu y es imperméable... Mais je peux réellement t'aider, et tu peux réellement m'être utile.

La distance se réduit, comme s’il voulait l’aider à concentrer son attention. Se réduit seulement. La faisant se sentir enfant, mais c’est d’un regard d’adulte précoce bien trop hanté qu’elle continuait à le fixer…

*Reviens, Alice.*

Mais la serrure de son cerveau était comme violée, car le médicomage avait tout compris.

- Avoue ton crime, et sors-toi d'ici. Ils ne désirent que tes repentirs. Le seul moyen de t'en tirer, c'est de me suivre. Car sinon l'assassin de Lucifer restera impuni. Tu ne lui sers à rien ici...

Malgré son frisson à la nouvelle évocation de Son nom, elle jeta un coup d’œil derrière lui, sur la haute silhouette de son amour perdu, visible d’elle seule.

*Et toi non plus. Tu te contentes de mourir à nouveau, à ma place, ton corps impalpable abandonné se drainant lentement… Je ne veux plus subir tes éternelles déchéances. Elles m’assassinent chaque fois un peu plus…*

Reportant son attention sur Crane, elle acquiesça d’un geste très lent.
« Avoue ton crime. »
Qu’avait-elle fait, déjà… ?

… Depuis quand ne s’était-elle pas remémoré tout ce qui était arrivé depuis ?

Son regard se perdit un long moment, le temps qu’il fallait pour y voir plus clair, et elle se prostrait de plus en plus sur elle-même à mesure que tout lui revenait, ce qu’elle avait rêvé comme ce qu’elle avait vécu, inconsciente de la douleur provoquée par ses ecchymoses qu’elle compressait sous ses bras.


- Je… ne suis pas sûre.

Sa voix était rauque d’avoir été trop longtemps silencieuse.

*Tais-toi, pitié. Aftermath is secondary, comme Il disait…*

- J’avais entendu crier, dans le parc, j’ai failli mourir, et en fait c’était moi. Encore moi. Attendant, espérant quelque chose de plus…

Elle se balançait d’avant en arrière, ses yeux vairons fixés sur un point qui n’existait sûrement que dans sa tête. Elle avait trop joué le désintéressement, trop chercher à s’autocrucifier pour se sentir vivre encore un peu, pour Le sentir vivre.

- Je n’arrive pas à me rappeler qui de nous deux l’a tué. Je ne suis même pas sûre qu’il vive encore, et dans ce cas il ne reste qu’un seul coupable, n’est-ce pas ?

Car il était évident que, puisqu’il avait prononcé son nom comme une évidence, il était en possession des mêmes détails qu’elle… N’est-ce pas ?

- Pour le reste…

*Tais-toi, sombre idiote.*

- … Je n’ai fait que marcher sur quelques corps insignifiants, et j’ai échoué. Il s’est tué tout seul, l’imbécile… Acheva-t-elle sur un murmure, alors que la tête décapitée de Lucifer roulait à ses pieds, exsangue.

Comme si elle l’avait tué à nouveau.
Elle releva son regard hanté vers Jonathan Crane, le cerveau déserté par sa voix. A peine si elle se rappelait de son timbre, de ses intonations sarcastiques, de son rire sans joie.


- Et maintenant, hein ?

Elle agrippa son col, presque tendrement, appuyant son front contre le sien. Sans le lâcher des yeux.

- Tu ne me sauveras pas… Je suis condamnée je le sais.

*… Car tu n’es qu’une sombre, sombre idiote.*
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MessageSujet: Re: [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane]   [Perso] Death by exile. [Alice von Gotha ; Jonathan Crane] EmptyVen 9 Nov - 12:15

Alice était agitée.

- Je… ne suis pas sûre. J’avais entendu crier, dans le parc, j’ai failli mourir, et en fait c’était moi. Encore moi. Attendant, espérant quelque chose de plus… Je n’arrive pas à me rappeler qui de nous deux l’a tué. Je ne suis même pas sûre qu’il vive encore, et dans ce cas il ne reste qu’un seul coupable, n’est-ce pas ?

Il était difficile de distinguer de quelle victime il s'agissait... Crane décida de comprendre ce qu'il lui convenait, c'est-à-dire les confessions sur le meurtre de Battistelli, en sachant intérieurement qu'elle lui parlait de quelqu'un d'autre...

- Pour le reste… Je n’ai fait que marcher sur quelques corps insignifiants, et j’ai échoué. Il s’est tué tout seul, l’imbécile…

Elle plongea ses yeux dans les siens, presque implorants, même si tout n'était qu'illusion, il resta de marbre.

- Et maintenant, hein ?

Crane appuya sur le bouton "arrêt" de son microphone, dissimulé derrière son dos, en ravalant sa salive... Car il espérait que ce témoignage suffirait à satisfaire suffisamment Misfits, Hewlett et les autres, qu'il leur intérêt pour sa patiente s'estomperait après cette déclaration.

- Tu ne me sauveras pas… Je suis condamnée je le sais, murmura-t-elle en se rapprochant de lui tendrement.

Son esprit était parti si loin... Elle avait raison.

- Est-ce si important, après tout ? intima-t-il, le bleu ciel de ses yeux transcendant l'éclat du rouge vif d'Alice.

Il posa ses mains sur les épaules de l'adolescente, un contact aussi désagréable pour lui que pour Alice, il le savait. Ses lèvres se pincèrent, ses yeux se plissèrent, et il se leva. Il se leva, passa la porte, sans un regard en arrière, jeta le microphone à Misfits qui passait dans le couloir pour son inspection quotidienne, et tourna à l'intersection pour descendre les escaliers, une silhouette le suivant difficilement à ses côtés.

Le travail commençait réellement, et il ne pouvait s'empêcher d'afficher un sourire satisfait en constatant l'impuissance d'Alan face à la décision d'Alice de le suivre... Il ne pouvait rien lui dire, son boulot demeurait accompli. Aucun doute qu'il préviendrait son organisation monstrueusement inutile, aucun doute qu'ils chercheraient à lui reprendre sa patiente, mais encore fallait-il qu'on les trouve... Et ils se rendaient en Ecosse, dans un lieu qu'il chérissait de toute son âme... Son "hôpital psychiatrique", qui était en fait un ancien hôpital expérimental, désaffecté, inquiétant, lieu qu'on disait hanté. Hanté par Crane, oui.
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