Le jeune homme s’était levé machinalement. Il était encore pas mal endormi et semblait ne pas être prêt à se réveiller totalement. Il n’avait pas beaucoup dormi ce soir là. Non au lieu de ça, il avait préféré faire les Quatre cents coups avec Jared. Cela lui avait paru une super bonne idée hier soir mais en se levant ce matin, la tête lourde et les yeux à demi fermé, il se rendait à quel point il avait été stupide. Même une bonne douche froide le laissait dans son sommeil. Il était au ralenti. Au lieu de passer un quart d’heure dans la salle de bain, il y passa une demi-heure et reçut les foudres des autres en sortant. En effet, il les avait mis pas mal en retard. Mais bon, il ne s’en rendait pas vraiment compte. Il s’habilla tranquillement et descendit dans la Grande Salle pour prendre un petit déjeuner. Il monta dans les escaliers et pénétra dans la pièce. Il s’installa à la table des Serpentard et posa sa tête sur ses bras sur la table. Il ferma les yeux et s’assoupi quelques instants.

– Oh Moreno, qu’est-ce que tu fais ? Dépêche-toi ! Tu veux te rattraper une retenue par Lauréana ou quoi ?

Le jeune homme leva sa tête en sursaut. Il regarda l’horloge et vit que le temps avait pas mal passé depuis qu’il avait posé sa tête sur la table. C’était déjà l’heure d’aller au cours de Défense Contre les Forces du Mal et Mathéo n’avait rien avalé. Il prit donc trois cookies dans sa main et partit dans les couloirs. Il monta jusqu’au Premier étage et attendit avec les autres devant la salle de cours. Un petit brouhaha se faisait entendre. Tout le monde discutait entre eux. Enfin pas Mathéo, parce qu’il n’était pas assez réveillé pour ça. Bref, Marina Lauréana les autorisa enfin à entrer et le Serpentard s’installe dans le rang du milieu à côté du mur. Au moins, celui-ci pourrait le tenir, si Mathéo a bout de force, s’endormait. Le cours était réservé aux Sixièmes années et aux Septièmes années. Les élèves étaient donc moins nombreux qu’à l’origine. Donc cela faisait moins de personne pour cacher Mathéo s’il venait à s’endormir. C’était une mauvaise nouvelle ça par contre.

– Bonjour à toutes et à tous.

– Bonjouuuuuuuuuuur !


*Mathéo tais-toi, le mieux quand t’es comme ça, c’est de te la fermer, parce que sinon tu te retrouveras bientôt en elfe de maison pour une durée indeterminée.*

Ouais sage décision. Il valait mieux se taire. Marina ne semblait pas avoir fait attention à Mathéo. C’était une bonne chose. Il n’aurait sans doute pas supporté d’avoir une nouvelle semaine de retenue en tête à tête avec elle.

– Aujourd’hui nous allons étudier les sortilèges informulés. Vous en avez sans doute déjà entendu parler. Certains connaissent cette technique et la maîtrise, d’autre non. Ce cours servira donc à apprendre et à vous perfectionner.

Ouais Mathéo avait bien entendu parlé de ça. Il l’avait lu dans son livre de Sortilèges. Il trouvait ça intéressant d’apprendre ça car pouvoir lancer des Sortilèges informulées, ça faisait paraître pas mal cool quand même. Et puis la prochaine fois qu’il aurait une altercation avec Wood, il aurait peut-être un pied d’avance sur lui, s’il lancer un sort sans le prononcer. Ouais finalement Mathéo n’allait pas roupiller. Il se redressa sur sa chaise et commença à se montrer attentif, oubliant pendant un instant sa fatigue. Mathéo avait déjà sorti sa baguette et l’avait posé sur la table. Il était vraiment tout excité par cette idée.

– Donc. Les sortilèges informulés sont une question principalement de concentration et de force mentale. Il ne suffit pas d’y penser en même temps qu’on réfléchit au repas du midi. Non au contraire, il faut se vider la tête. Certains en manqueront et cela se verra tout de suite.

Bon ça c’était beaucoup moins cool par contre. Mathéo voulait passer directement à la pratique et franchement la théorie l’ennuyait profondément. Le professeur Lauréana lui donnait légèrement envie de dormir là. Elle ne pouvait pas se taire et dire genre « Allez, on s’en fut de ça, prenez vos baguettes ». Non. Mathéo aimerait qu’il y ait un professeur comme ça à l’école. Au moins, il prendrait plaisir à aller en cours.

– Mais c’est quand la théorie ?

Lança le jeune homme dans un murmure. Mais étant donné son état de fatigue, il ne maitrisait pas vraiment son niveau sonore. Quand quelques personnes se retournèrent vers lui, il comprit sa maladresse et s’avachit à nouveau sur sa table sans rajouter un mot. Marina le fusillait du regard. Cela faisait un peu peur. En gros, le jeune homme savait qu’il ne fallait pas un autre pas de travers avant que celle-ci ne sévisse.

– Donc avant de passer à ce que vous attendez tous : la pratique, vérifions que vous n’êtes pas complètement débutant dans cette sorte de magie. Quelqu’un pourrait-il me dire quel est l’avantage d’un sortilège informulé ? Si vous êtes un minimum sérieux et que vous avez ouvert votre live des sorts et enchantements niveau 6 au moins une fois dans votre vie, vous devriez le savoir.

Ah, les mots du début n’étaient pas rentrés dans l’oreille d’un sourd. Elle avait bien dit que la pratique viendrait bientôt. Mathéo se redressa tout en retrouvant son sourire. Il écouta attentivement les questions pour tenter d’y répondre au mieux. L’avantage d’un sortilège informulé ? … Ah on était censé le savoir. Et pour une fois, le jeune homme sentait qu’il avait la réponse. Marina l’interrogea. En fait ce n’était pas lui, mais plutôt celui qui se trouvait derrière lui mais ça le Serpentard n’avait pas eu le temps de le comprendre. Il coupa donc la parole à l’autre élève.

– Alors l’avantage, c’est qu’on a un peu d’avance alors on peut mettre k.o notre adversaire avant qu’il ait le temps de réagir !

Annonça Mathéo tout fier de sa réponse avant de se rassoir tranquillement sur sa chaise.

Rebecca s’était levée tôt ce matin-là. En effet, elle avait besoin de temps pour se préparer. Elle sortit donc de son lit et pour mieux se réveiller partit en direction de la salle de bain. Une bonne douche froide faisait un bien fou le matin pour être d’aplomb toute la journée. Elle passa au moins une demi-heure à faire couler l’eau. Les filles commençaient à s’impatientaient et tapotaient de temps en temps à la porte pour activer Rebecca. Mais la jeune fille prenait son temps. Après tout, elles avaient l’habitude, ça avait été pareil toute l’année. Et encore la Serdaigle faisait des efforts à se lever plus tôt pour libérer plus tôt la salle d’eau. Elle quitta enfin la pièce et prit dans sa table de nuit sa palette de maquillage. Elle se maquilla légèrement. En journée, inutile de paraître trop vulgaire. Enfin, elle se coiffa en un chignon rapide qui donnait une belle allure. Elle portait un jean clair près du corps, un petit débardeur et par-dessus une chemise bleu clair ouverte. Quelques accessoires et le tour était joué.

La belle sortit enfin de la Salle commune et descendit les escaliers tranquillement. C’était une belle journée. Le soleil et la chaleur semblait être au rendez-vous. Elle arriva enfin au rez-de-chaussée et pénétra dans la Grande Salle. Elle traversa la pièce et s’installa à la table des Serdaigle. Elle s’assit en compagnie de Ludwig. Elle aimait beaucoup ce garçon qui au moins lui, ne la jugeait pas comme une pouf indigne d’être fréquenté. Elle prit donc son petit-déjeuner en sa compagnie tout en papotant tranquillement. Elle mangea équilibré comme à son habitude. Quand elle eut enfin terminé, elle remonta rapidement à sa salle commune afin de prendre sa sacoche avec ses bouquins. Quand elle les eut récupérés, elle vérifia l’heure. Il était déjà l’heure d’aller au cours de Défense Contre les Forces du Mal. Elle descendit donc les étages et s’arrêta devant la salle de classe où de nombreux élèves attendaient déjà l’autorisation d’entrer dans la pièce.

Tout à coup, la porte s’ouvrit. Leur professeur avait du lancer un sortilège pour ne pas avoir à se déplacer. Rebecca entra donc la salle et se plaça au premier rang afin de montrer son intéressement pour la matière. Elle attendait patiemment que son professeur daigne enfin ouvrir la parole afin de présenter le sujet du jour. Quand la prof les salua, Mathéo se mit à crier d’enthousiaste pour lui répondre. Que lui arrivait-il encore ? Rebecca regarda en sa direction et le trouvait bien excité et agité pour une fois. C’était assez étrange. Peut-être était-il enfin motivé pour suivre un cours dans une attitude correct après tout. Enfin bon, c’était Mathéo et quand bien même il essayait de chasser son naturel, il reviendrait au galop.

– Aujourd’hui nous allons étudier les sortilèges informulés. Vous en avez sans doute déjà entendu parler. Certains connaissent cette technique et la maîtrise, d’autre non. Ce cours servira donc à apprendre et à vous perfectionner.

Les Sortilèges informulées. Au moins le cours d’aujourd’hui était intéressant. Etant en Sixième année, Rebecca n’avait encore jamais eu l’occasion d’en jeter mais elle était prête à apprendre et ce sujet l’excitait particulièrement. Parfait, ils allaient donc faire de la pratique dans ce cours. Cela faisait un moment qu’ils n’en avaient pas fait en Défense Contre les Forces du Mal et ça ne leur ferait sans doute pas de mal. Un coup d’œil autour d’elle. Tout le monde avait l’air assez intéressé par ce qui se passait.

Marina expliqua donc que tout ça était une question de concentration. Pas étonnant. Après tout pour n’importe quel sortilège, il fallait se concentrer mais peut-être là plus que les autres. En cours, la Serdaigle ne manquait de concentration. Non elle n’était certainement pas le prototype de la bimbo sans cervelle. Elle était belle, certes mais elle était aussi intelligente. Mathéo n’avait pas parlé depuis trop longtemps, il ne pouvait donc s’empêcher de faire sa petite remarque.

– Mais c’est quand la théorie ?

La prof le fusillait du regard. Une bonne façon de dire de se tenir à carreau sous peine de lourde sanction. Mais en fait, le problème chez Mathéo était qu’il ne savait pas garder quelque chose pour lui. Il se sentait obligé de dire tout ce qu’il pensait au moment où ça lui traversait l’esprit. Marina continua comme si de rien n’était à parler de son cours et du sujet du jour. Elle demanda également aux élèves l’intérêt d’un sortilège informulé. Quand on aurait répondu à la question, on pourrait sans doute passer à la pratique.

– Alors l’avantage, c’est qu’on a un peu d’avance alors on peut mettre k.o notre adversaire avant qu’il ait le temps de réagir !

Ouais Mathéo. Très fin comme d’habitude.

– Nous avons quelques secondes d’avance sur notre adversaire, nous pouvons donc arriver dans certains cas à le surprendre.

Annonça la jeune fille. En gros ça voulait dire la même chose que son ami mais elle aimait bien reformulé de façon plus intelligente. Marina semblait d’accord avec les deux. Mais peut-être attendait-elle que quelqu’un se manifeste. Non visiblement pas. Elle les approuva avant de dire :

– Prenez vos baguettes, mettez vous par deux et commencez à vous entraîner. Je vous surveille et vous évalue en même temps.

D’un coup de baguette magique, Marina fit disparaitre les tables afin de laisser de la place aux élèves pour la pratique.