- Chéri la valise ! LA VALISE EST DANS LE COFFRE. Conny mon ange, va aider ton père.

- MAIS MAMAN J'AI MES CHIENS A TENIR DEJA, protesta l'adolescente en désignant trois chihuahuas agités tenus en laisse à ses pieds (ou à ses gros talons plutôt).

- Ça va, ça va aller, suffoqua un gros bonhomme sous son chapeau melon, valise - ou plutôt malle - sur le dos.


La plupart des voyageurs se retournèrent à leur passage, il faut dire que la famille de Conny était particulièrement bruyante et sans-gêne, le look tape-à-l'oeil (ou pute de luxe) de sa mère n'arrangeait rien.


- Encore des originaux...



- Enora et Johar sont déjà sur le quai, on va être en retareeeeeeuh, s'excita la jeune fille après avoir jeté un coup d'oeil à son portable rose pailleté, en sautant sur place d'impatience lorsqu'il s'infiltrèrent dans une foule infranchissable. Papaaa, dépêche-toi !


Le père marchait difficilement derrière sa femme qui avait trouvé le temps de se repoudrer le nez et de resserrer sa cape en fourrure, autour de son cou orange de bronzage, il commençait à transpirer sérieusement.
Conny tenait ses saucisses dans ses bras pour pas qu'ils se fassent écraser au sol, puis regardait frénétiquement la pendule. Ils traversèrent le mur en soufflant un bon coup. Johar, Enora et ses parents les attendaient à l'autre bout, Conny déposa ses chiens à terre, puis étreignit ses amis, tout aussi impatients qu'elle de monter dans le Poudlard Express pour retrouver l'école de Sorcellerie. Ils avaient assez changé pendant les vacances. Eno' et Conny avaient un peu bronzé - ou cramé - à la mer, et grandi aussi (quoique Constance portait des talons) ! La couleur de cheveux de Conny avait presque reprit sa teinte brunâtre même si des reflets rouges apparaissaient à la lumière, tandis que sa cop's avait toujours ses longue tignasse marron. Johar avait bien poussé lui aussi, et ne portait plus ses lunettes, quant à son teint halé, il l'avait en permanence.


- J'aime trop ta rooobe ! s'enquit Enora, espérant un compliment en retour, qui ne vint pas.

- ...Oui ça devrait bien se passer, on a eu deux mois de paix ça devrait continuer...

- Tant qu'ils ne ferment pas la boutique de Madame Guipure hahahahaha !

- Hahahahaha !


Les trois adolescents se regardèrent, circonspects, avant de faire leurs adieux aux adultes d'un accord tacite. Ils confièrent les bagages et les chiens de Conny au gentil monsieur, et montèrent dans l'Express en même temps que d'autres camarades.


- Tu l'as croisé ? chuchota Constance à sa meilleure amie.

- Mais nooon, j'ai bien cherché pourtant...


L'ancienne préfète des Serdaigle haussa les épaules et ouvrit une cabine, vide. Lorsqu'ils furent bien installés, ils ouvrirent les fenêtres, prêts à faire coucou aux gens qu'ils ne connaissaient pas, et Constance sortit un vernis à ongle qu'elle s'empressa d'étaler sur les ongles de ses pieds.


- On partira à sa recherche quand on aura démarré, articula-t-elle avec une expression concentrée, ce qui lui fit une tête de psychopathe convenant assez à la situation.


Elle avait toute la banquette pour elle seule, et une vue sur le couloir du train si jamais elle voyait passer son prince, ou quelqu'un d'autre qu'elle connaissait.


- Du coup, t'as pas reçu de lettre cette année ? demanda Johar en sortant un gros bouquin de son petit sac.

- Non, mais il n'a pas mon adresse, répondit Conny la mine triste, avec une once de dédain.

- Euh, je parlais de Poudlard...


Johar se fondit dans son bouquin en se mordant la lèvre pour ne pas se marrer, surtout que Constance venait de se louper un ongle.


- Non. Pas de lettre. Pas d'insigne, déplora-t-elle entre ses dents.

- Espérons que MacMillan ne se trouvera pas sur le terrain de Quidditch quand tu joueras... sourit Enora.

Elle attendait dans le hall du chalet. Elle avait passé ses vacances avec sa tante mais il était temps de retourner à l’école de sorcellerie de Poudlard maintenant. Tout était passé si vite loin du monde de la Magie. Bin sûr, la belle Léna adorait la magie et était donc contente d’y retourner. Elle n’avait pas reçu de nouvelles de ce monde pendant tout l’été et se demandait donc bien ce qui avait pu se passer. Elle était tranquille. Avec un peu de chance, elle pourrait passer une année tranquille à Poudlard. Enfin elle restait la Gryffondor que l’on connaissait donc calme n’entrait pas vraiment dans son vocabulaire.
Elle monta donc dans la voiture et arriva enfin à la Gare. Sa tante l’embrassa et lui dit au revoir rapidement. La jeune fille ne lui en tenait pas rigueur. Elle savait qu’elle avait du travail et elle avait été déjà assez gentille de l’accueillir cet été.

La jeune fille entra donc dans la gare bondée. Elle ne savait plus où donner de la tête mais un grand sourire était accroché à son visage. Elle était enfin de retour et rien ne pourrait gâcher cette magnifique journée. Dans quelques heures, ils auront le droit à un excellent repas. La belle avança donc vers la voir 9 trois quart. Elle regarda autour d’elle puis disparut derrière la barrière magique. Il y avait énormément de monde. Elle reconnaissait quelques visages de l’année dernière ainsi que des nouveaux assez petits.

La belle eut droit à des bonjours très sympathiques. Tout le monde semblait de bonne humeur. Enfin tout compte fait pas tout le monde. Quand on y regardait de plus près, on voyait que pas mal d’élèves faisaient une tête bizarre. Normal c’était la rentrée et chez certaines personnes ce n’était pas la chose qu’il préférait.

Elle adorait le bruit que faisait le train. Cela annonçait une nouvelle année. C’était la dernière année et tout était possible. Elle chercha des yeux Ruth sur le quai mais ne la voyait pas. Ce n’était pas grave, elle la chercherait. Elle ne devait pas être loin de toute façon. Elle aperçut Alexander non loin d’ici. Ce garçon était un véritable cas. Et visiblement l’été ne lui avait pas réussi. Il arborait une coupe de cheveux affreuse.

Elle monta dans le train, toujours le sourire aux lèvres. Elle regarda dans quelques compartiments et vit enfin Ruth Black, sa meilleure amie, assise dans l’une d’elles. Elle regarda un instant puis poussa la porte pour rentrer. Elle posa son sac à main sur la banquette et s’assit en face d’elle. Elle portait une robe bleue ciel.

– Alors Ruth, tu as passé de bonnes vacances ?

Demanda t-elle d’un air enjoué. Mais elle avait également hâte d’avoir des nouvelles du monde magique comme elle n’en avait pas eu de tout l’été. Etant donné que Ruth avait sans doute passé l’été dans le monde magique, elle devait en savoir pas mal. Mais elle ne voulait quand même pas l’ennuyer avec ça tout de suite. Elle patienterait un instant

– Et avec Klaus, c’est toujours au beau fixe ou non ?

Léna se souvenait de n’avoir pas réellement fait attention à la relation qu’avait entretenue Ruth avec son copain l’année dernière. Elle avait eu quelques soucis et n’avait de ce fait pas fait attention à sa meilleure amie. Mais cela allait changer cette année. Elle allait plus profiter et faire d’avantage attention à son amie. Il fallait recommencer les 400 coups avec elle, cela lui manquait à force.

– Tu m'as manqué Ruth !

Annonça t-elle le sourire aux lèvres. Personne ne pourrait gâcher cette journée.

C'était déjà la rentrée. Il n'avait pas vu passé ces deux derniers mois qui auraient pourtant parut lasses pour n'importe qui, mais pas pour Devon. Qui aurait put ne pas s'ennuyer à répéter inlassablement la même chose chaque jours pendant deux mois ? Le matin, il se réveillait vers onze heures et allait se doucher, il ne déjeunait pas et se retrouvait directement au repas du midi à s'engueuler avec sa mère ou son beau-père, ou lors des jours de fortune, avec les deux. En après-midi, deux solutions s'offraient à lui : passer une après-midi dehors à flâner dans la rue, une clope au bec ou alors rester enfermer dans sa chambre et l’enfumer en se faisant un paquet entier de cigarettes tout en écoutant des musiques qui avaient tendance à pousser à bout son beau-père. Enfin venait le soir, il restait dans sa chambre à regardait la télévision tout en jouant à des jeux idiots sur son téléphone portable.

Mais aujourd'hui, plus question de se lever à onze heures malheureusement, sa mère avait prit l'initiative de changer l'heure de son réveil pour cinq heures, et lui avait prit celle de débrancher le réveil. Il profita ainsi de deux heures supplémentaire de sommeil bien qu'il en aurait espérer plus tout de même. Sa mère avait prévu de le lever à cinq heures afin de pouvoir lui faire prendre son petit-déjeuner, vérifier sa valise, tâcher de lui refaire la moral pour la énième fois et tout ce qui suivait était pareil charabia aux oreilles de Devon. Mais lui en avait décidé autrement, c'est donc en total panique que sa mère entra dans sa chambre, encore en robe de nuit et profita de " l'agréable odeur de cigarette " de la chambre de son fils tout en lui hurlant de se lever sur le champ ou il allait être définitivement en retard. 6h45 et toujours pas de réaction, elle décida d'employer les grands moyens et de se faire plus vigoureuse pour le réveiller en lui ôtant sa couverture tout en continuant de crier. Peiné de l'entendre hurler depuis un bon moment déjà, le lycanthrope se réveilla, encore tout engourdit. Il n'était qu'en boxer, tous ses tatouages à découverts ainsi que sa cicatrice de morsure à l'épaule qui avait finit par devenir rosé sauf les traces de dents qui ressortaient d'un rouge écarlate tirant sur le noir. Il s'habilla lentement, sans trop se presser et lorsqu'il descendit, vêtu d'un simple tee-shirt rouge et d'un jean troué, sa mère lui lança presque ses valises au visage en le priant de se dépêcher. Il ne fut pas étonner que son beau-père ne soit pas réveillé, après tout, il n'avait rien à faire de Devon et ce n'était pas plus mal ainsi pour tout dire. Se hâtant donc, l'adolescent prit simplement un croissant dans lequel il mordit dedans furieusement tout en se dirigeant à la voiture familiale. Une vieille citroën grise garée devant le garage, ce fut donc sur le chemin qu'il eut droit aux rappels de sa mère quant à sa tenue en cours, son respect des professeurs, qu'elle lui déconseilla de se battre, d'éviter les ennuis et ce, pendant tout le trajet... Il n'écouta que d'une oreille, préférant encore regarder le paysage anglais qui défilait sous ses yeux sous les coups d'accélérateurs de sa mère qui ne voulait en aucun cas être en retard. Les remontrances de sa mère, combinaient au vacarme des musiques des années 80 qu'elle passait à la radio et des grésillements de son rat : Bouffe-tout, il commençait sérieusement à avoir mal au crâne...

Le soleil commençait seulement à se lever, cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu le faire. Quand il se réveillait habituellement, il était presque à son zénith, du moins quand il ne pleuvait pas. C'est à dire cinq fois par semaine. Il fallait s'y faire, l'Angleterre était un des pays les plus pluvieux au goût de Devon. Finalement, il arriva devant la fameuse gare. La gare de King's Cross. Comme l'année dernière, sa mère se battit presque pour obtenir une sorte de petite remorque afin d'y mettre les bagages de son fils, ensuite, direction la voie 9 3/4. Quelle honte pour lui, il devait être le seul septième année qui était accompagné par sa mère. Histoire de se détendre un peu, il sortit une cigarette de sa boîte et commença à l'allumer. C'était sans compter sur sa mère qui la lui retira pour l'écraser par terre en proclamant qu'il avait assez fumé cet été et qu'il allait devoir arrêté. Elle en vint même jusqu'à lui confisquer son paquet. Une fois arrivé devant le Poudlard Express, il s’éclipsa discrètement avec ses bagages pendant que sa mère questionnait encore un membre du personnel pour de plus amples informations sur le trajet. Néanmoins, depuis le départ de William l'an dernier, il ne connaissait plus grand monde. Il y avait bien quelques personnes qu'il connaissait de vue ou brièvement mais il ne les connaissait pas assez pour venir discuter avec eux. Il resta donc dans son coin, contre le mur à attendre qu'on leur demande d'entrer dans un wagon. Comme d'habitude, il était encore arrivé à l'avance grâce à sa mère, il dut patienté encore une heure environ avant qu'ils ne puissent entrer. Ne voulant pas être mêlé à la populasse et bousculer de tout coté, il attendit patiemment que les premières années se calment pour pouvoir suivre calmement et se rendre dans le train. Maintenant, il allait devoir trouver un wagon de libre tout en essayant de ne pas se retrouver avec des mioches ou des Serpentard. Il épia également les nouveaux visages, les premières années étaient plus petits d'année en année à en croire la grandeur de certains, Poudlard c'était transformé en maternelle dernièrement ? Devon arriva finalement à un wagon pratiquement vide, enfin, c'était sans compter sur elle... Abby MacFear. Il l'aurait presque oublier si cette dernière ne lui avait pas tapé dans l'oeil. Mais depuis qu'il avait apprit qu'elle sortait avec Jake, un ancien septième année, il avait sut garder ses distances avec elle. Il entra tout de même dans la cabine sans même lui demander son avis et s'assit sur l'autre banquette tout en sortant de son sac à dos un nouveau paquet de cigarettes, il l'interrogea du regard avant de demander :

- J'espère que ça te dérange pas l'odeur de la nicotine.

Mais même si cela la répugnait, il s'en moquait. Il l'alluma et la fuma sous ses yeux en demeurant silencieux alors que la fumée grisâtre engloba la cabine très rapidement. Il cracha aussi quelques anneaux de fumée par la bouche avant de toussoter légèrement. Ses poumons commençaient surement à s’abîmer à force, mais il ne donnera pas raison à sa mère et continua donc de fumer tout en ignorant la demoiselle.

Il était là. Après de longues vacances tranquilles dans les Caraïbes, il avait quand même réussi à revenir à Londres pour retourner à Poudlard. Bon évidemment, c’était à contrecœur mais l’important était qu’il soit là. Il avait encore les traces de son été débauche sur le visage. Le jeune homme avait accepté que sa mère fasse le trajet pour l’emmener. Mais à peine arrivé à la gare, il l’avait prié de repartir avec sa gentillesse légendaire. Elle l’avait embêté à vouloir faire la conversation, tout en essayant de le faire culpabiliser de ses vacances. Mais rien à faire, malgré tout, c’était sans doute les meilleures vacances qu’il avait passé depuis longtemps. Il ne se souvenait pas de tout en détail mais bon.

Il traversa la voie qui menait au train et atterrit sur le quai bondé. Tout le monde était content. Tous ou pratiquement accompagné de leur famille. Cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Lui marchait tranquillement, l’air un peu paumé pour changer. Il vit des gens de son année qui le salua. Il était tellement dans on truc qu’il répondit à peine. Il avait juste envie de se trouver un wagon pour se reposer un peu. Il était tellement fatigué.

Il monta donc à bord et commença sa recherche d’un compartiment libre. Il vit Alice Von Gotha dans le train. Il s’arrêta quelques secondes, complètement paumée. Cette fille complètement tarée n’avait pas été renvoyé l’année dernière ? Alors là le petit Serpentard n’y comprenait vraiment plus rien. En plus elle s’était coupée les cheveux courts. Cela faisait assez fille obscure revenu des enfers. Mathéo avait de plus en plus peur. C’était si calme sans elle au château … Il avança de quelques pas et là vit son pire cauchemar. Que la Von Gotha soit là était presque une bonne nouvelle par rapport à ce qu’il venait de voir …

Lucifer Mogg. Non ce n’était pas possible. Pas lui. Il était mort. Le gros l’avait tué l’année dernière, enfin c’est ce qu’il avait dit.


*C’est quoi ce bordel ? C’est pour me punir de m’être taper toutes les filles des Caraïbes ou quoi ?*

Mathéo n’avait jamais aimé ce mec. Il était pire que cruel. A côté même la Lauréana était un véritable ange. Si même la mort ne nous permettait pas de nous débarrasser de ce prof … Bref deux retours, deux mauvaises nouvelles. L’année commençait donc en beauté. Le jeune homme continua donc son chemin à la recherche d’un compartiment. Il regarda à travers un et vit Athalie Duchâteau et Summer Diland installé dans un. Il décida de s’incruster avec elle. Il ouvrit la porte et s’installa à côté de Sum a moitié avachis sur elle.

– Je crois que cette année ne s’est jamais autant annoncée désastreuse.

Putain qu’est ce qu’il était d’accord avec elle pour une fois.

– T’as tellement raison Summer. En plus vu les personnes que j’ai vu dans le train, on va pas être déçu du voyage.

Mathéo toucha son visage et referma les yeux. Il avait l’odeur de l’alcool dans le nez. Malgré les douches qu’il avait pris, il avait toujours l’impression du puer l’alcool à des kilomètres.
Le jeune homme releva la tête tellement rapidement qu’il failli se prendre celle de Summer. Il regarda un instant Athalie puis s’avachit à nouveau sur la blonde. La tête sur ses genoux.

– T’aurais du venir aux Caraïbes pendant les vacances Athalie !